Dans son hebdomadaire, Yves Daoudal publie la traduction d’un article d’un journaliste égyptien, Sherif Elhelwa. Extrait :
"C’est ici, au palais de justice de Benghazi que s’est produite la première étincelle de la révolution libyenne. C’est le siège symbolique de la révolution, l’équivalent, pour la Libye post-Kadhafi, de la place Tharir du Caire pour l’Egypte. Et c’est ici que pendant les mois tumultueux de la guerre civile les forces rebelles hétéroclites ont établi leur gouvernement provisoire et leur centre médiatique primitif, mais déjà efficace, à partir duquel ils parlaient aux journalistes étrangers de leur « lutte pour la liberté ». Mais, selon de multiples témoins oculaires – dont moi – on peut voir maintenant le drapeau rebelle libyen et le drapeau d’Al Qaïda flottant ensemble audessus du palais de justice de Benghazi. Selon un habitant de Benghazi, des islamistes conduisant des 4×4 flambant neufs et agitant le drapeau noir d’Al Qaïda parcourent les rues de la ville, la nuit, criant « Islamiya, Islamiya! Ni est, ni ouest ! », faisant référence à l’inquiétude qui s’était fait jour que le pays se divise entre les opposants à Kadhafi à l’est du pays, et les éléments pro-Kadhafi à l’ouest. Plus tôt cette semaine, je suis allé au palais de justice de Benghazi et j’ai eu confirmation des rumeurs : un drapeau d’Al Qaïda était clairement visible : il y était écrit en arabe qu’il n’ya pas de dieu en dehors d’Allah, avec une pleine lune en dessous. Quand j’ai voulu prendre des photos, un garde d’allure salafiste, portant une tenue de camouflage verte, s’est précipité sur moi et a exigé de savoir ce que je faisais. […]"