Extrait de l'intervention de Dominique Souchet, député du MPF, à la tribune de l'Assemblée nationale sur le thème de l'identité nationale :
"J'appartiens à une région qui a été agressée, puis martyrisée par un gouvernement français terroriste qui a écrit là l'une des pages les plus noires de notre histoire. Et pourtant, le hiatus qui aurait dû se creuser ne s'est pas creusé. Les colonnes infernales n'ont pas débouché sur la constitution d'une mémoire locale opposée à la mémoire nationale. Au contraire, cette mémoire locale n'aspire qu'à devenir un chapitre reconnu et assumé de l'histoire nationale. C'est la force de l'appartenance à un héritage millénaire qui l'a emporté sur la trahison momentanée de ses valeurs fondatrices. Le choix de l'appartenance à la communauté nationale, bien qu'elle ait revêtu un temps le visage hideux de la Terreur, a été préféré à la tentation autonomiste. Mieux même, c'est le département Vengé qui va donner à la France Clémenceau et De Lattre et le plus grand nombre de tués par habitants pendant la première guerre mondiale.
Cet attachement chèrement acquis à l'identité nationale, nous ne pouvons pas accepter d'en voir aujourd'hui l'objet caricaturé ou tourné en dérision, assimilé de manière irresponsable à une « intolérance culturelle » ou à une « xénophobie d'Etat ». Face à ces menaces, l'identité nationale reste pour nous un combat qui doit s'ordonner aujourd'hui autour de trois priorités : un combat contre le délitement de la langue commune ; un combat contre l'amnésie de l'histoire nationale ; un combat contre l'abandon du modèle de l'assimilation à la française. […]"
Mickaelus
En tant que Vendéen de souche, il me faut bien constater que je ne me reconnais pas dans la façon dont ce député comme le MPF en général prennent l’identité vendéenne à la légère, en la réduisant de manière très formaliste à une adhésion à la structure nationale (lecture de l’histoire syncrétiste et bonapartiste par ailleurs). Certes, c’est toujours mieux que les autres républicains, mais Villiers et ses amis sont de l’héritage d’un général Hoche, pas de celui de l’Armée catholique et royale.
Car la Vendée, c’est la fidélité à Dieu et au Roi légitime. Les drapeaux des Vendéens, c’était le drapeau blanc du roi avec le Sacré-Cœur de Jésus-Christ, c’était la fidélité à Louis XVII et à une Église catholique fière d’elle-même. La Vendée, c’est le sacrifice pour la monarchie Très-Chrétienne. Alors quand on voit le MPF, sa Marseillaise, son drapeau bleu blanc rouge, qu’on entend parler de Clémenceau et d’un régime actuel qui aurait renoué avec notre histoire millénaire, cela fait un peu mal au cœur, quand on est resté un vrai Vendéen.
Vincent
Dominique Souchet qui fait l’éloge de Clémenceau, un homme divorcé (à l’époque c’était une réelle transgression), Clémenceau un homme qui a soutenu les communards (qui étaient violemment anti-catholiques), ou du moins à les réhabiliter… Clémenceau, un anti-clérical… Non Clémenceau et Souchet n’appartiennent pas à la grande identité vendéenne…
Marie
il y a là des choses intéressantes. Cependant, il ne dit pas l’essentiel. Les vendéens, en 1793 comme en 1914, sont attachés à leur terre et à la France ; ils ne veulent pas l’autonomie, ils veulent défendre la France contre les ennemis qui l’assaille, à l’extérieur en 1914, et à l’intérieur DEPUIS 1793. La trahison aux “valeurs fondatrices” est, je l’espère momentanée, mais elle est momentanée depuis plus de 200 ans maintenant..
Loulou
Votre titre est étrange. Il me semble justement que l’idée que cherche à exprimer Dominique SOUCHET est que l’identité vendéenne ne s’est pas construite “contre” mais “avec” l’identité française.
Votre titre, et c’est très regrettable, va à contre-sens de ce qu’exprime le député SOUCHET.
Il s’appuie là sur une théorie ancienne qui est celle de “la victoire des vaincus”. Sous-entendu : c’est par le combat des vendéens que la France a pu redevenir elle-même à la suite de ses égarements.
Je vous renvoie par ailleurs au compte rendu des débats où l’on voit que la gauche, par ses exclamation, n’a toujours pas fait le deuil de la Terreur !
(http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/
2009-2010/20100079.asp#INTER_59)
[Votre interprétation est étrange. Votre lecture aussi. Je n’ai pas écrit “contre” mais “face à”, ce qui est différent.
Laissez tomber l’exégèse des posts du Salon Beige, vous avez certainement mieux à faire que de venir me chercher des poux.
MJ]
RL
Plus grand nombre de tués en 1914-18… car les autorités de l’époque donnaient comme instruction d’envoyer en première ligne en priorité les soldats originaires des régions de l’ouest, plus catholiques que la moyenne (Vendée, Bretagne, Normandie), et de préserver les méridionaux.
Marie
je n’aime pas particulièrement Clémenceau, loin s’en faut ; cela dit, il faut reconnaître qu’il fut utile et efficace lors de la Grande Guerre, à partir de 1917 surtout. On ne peut pas le rejeter en bloc et pour cela au moins, un vendéen peut être fier qu’il vienne de sa région. Pour le reste, ce vous accorde très largement que c’est moins glorieux…
@ Mickaelus ; certes, dans un deuxième temps, ce fut la réaction de la Vendée. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est surtout la conscription de masse, ce qui est nettement moins “image d’Epinal”. Ensuite, que les partis actuels s’approprient le drapeau tricolore n’est pas nécessairement choquant. D’abord pq de nombreux français se sont battus et sont tombés pour lui, en métropole et dans les colonies, protectorats, etc. Ensuite, parce qu’on peut y voir un drapeau royaliste, le rouge et le bleu étant des couleurs déjà portées au premier rang à diverses époques des monarchies qui se sont succédées sur le trône de France ; je vous renvoie pour cela au lien wikipedia suivant : http://fr.wikipedia.org/wiki/Drapeau_de_la_France.
Les 3 couleurs associées sont celles du roi depuis le Moyen-Âge ; cela paraît anecdotique, mais il n’est pas idiot le cas échéant, de conserver ces 3 couleurs réunies si un roi revenait sur le trône.
FREULON
La guerre de Vendée est une guerre conduite par des paysans tout comme fut celle qui opposa les Etats du Nord aux Etats du Sud, entre 1861 et 1865.
La guerre de Vendée c’est la guerre de Sécession. C’est aussi la première modernisation du conflit sur un territoire donné avec de nombreuses implications même extérieures… et je peux vous souligner que les Vendéens combattants les troupes républicaines portaient des chapeaux ressemblant trait pour trait aux fameux stetsons américains et les petites vestes qu’ils avaient pourraient rappeler celles des cow-boys du Texas ou de l’Arizona… Les Vendéens sont aussi de remarquables combattants car ils ont appris aux autres peuples à lutter pour leur survie avec un immense courage.
Jean P.O.
@RL
Je serais curieux d’avoir vos sources quant à cette accusation déjà entendue mais jamais démontrée…
@Marie
Je souscris pleinement à vos propos en soulugnant cependant sur l’efficcaité de la méthode Clémenceau pendant la Grande Guerre. Historien de formation et m’étant un peu penché sur sa politique, il était certes le Père La Victoire mais ses choix startégiques ont été très coûteux et parfois suspects: négation du front d’Orient et du Levant, cession de toute la haute Mésopotamie sans contrepartie à l’Angleterre à l’issue de la guerre, refus borné de toute paix avec l’Autriche et conditions de paix catastrophiques imposées à l’Allemagne. Certes ce dernier point n’a pu être mesurable que bien après mais les trois autres étaient des fautes énormes justifiées non par un désir de victoire intélligente mais par un dogmatisme doctrinaire outrancier. Que son cabinet eût chuté avant la fin de la guerre, celle-ci n’en était pas mpins gagnée (mais cela aussi, je vous l’accorde ne peut être évalué que bien après).
Tonio
@ Marie
Effectivement, Clémenceau fut utile, et surtout à partir de l’année 1917 !!
Car c’est lui qui refusa la paix séparée avec l’Autriche – une monarchie catholique…, ça le gênait aux entournures le franc-maçon anti-clérical – qui eut conduit à l’abdication rapide de l’Allemagne, isolée. La guerre fut donc prolongée d’un an, dont l’été 1917, période la plus meurtrière de toute la guerre.
Non, décidément, j’ai du mal à avoir une quelconque reconnaissance pour Clémenceau… et n’ai aucune fierté qu’il soit vendéen.
Vincent
@ Marie,
Non, ce n’est pas la conscription de masse qui aurait mis le feu aux poudres comme vous le pensez.
Ce sont les attaques contre le clergé, la religion et contre Dieu qui ont mis le feu aux poudres (au départ, il n’y avait d’ailleurs pas tellement de poudres… surtout des faux, cela vint avec la récupération des armes des Bleus tués au combat).
“Rends toi!” somme le Bleu… “Rends moi mon Dieu” lui répond le Blanc: cela résume tout.
Mickaelus
Marie, la conscription a été un déclencheur majeur parmi d’autres, comme la constitution civile du clergé, je ne l’ai jamais nié : c’est un peu la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Mais s’il ne s’agissait que de cela, on se demande bien pourquoi des Vendéens se sont encore battus en 1832 contre les troupes du roi-citoyen Louis-Philippe.
Les partis réactionnaires et nationalistes actuels s’approprient le drapeau bleu blanc rouge parce qu’ils sont purement républicains, il ne faut pas chercher plus loin… Et j’ajoute que les Français ne sont pas morts “pour” le drapeau bleu blanc rouge, mais “à cause” de lui, de ce qu’il représente : sans Révolution ni Napoléon, l’équilibre européen n’aurait pas été bouleversé, et il est probable que l’Allemagne n’aurait pas pu être unifiée. Les Guerres mondiales sont la conséquence directe de ce bouleversement.
Je ne suis pas du tout d’accord avec la façon dont beaucoup de réactionnaires essaient de justifier leur acceptation du drapeau bleu blanc rouge : ce n’est pas parce que ces couleurs ont existé “séparément” sous la monarchie ou parfois ensemble pour autre chose que le symbole du royaume (symbole “national” en langage moderne), qu’on peut leur conserver ce sens pour un drapeau qui s’est toujours voulu révolutionnaire et républicain (et vous ne pouvez pas faire le même essai pour la Marseillaise…). Je vous rappelle que le drapeau légitime des Bourbons est le drapeau blanc jusque sous Charles X, et que ce sont les orléanistes qui s’empressèrent de rétablir le drapeau des révolutionnaires en 1830. A mon tour de vous proposer un lien : http://mickaelus.blogspot.com/2009/02/le-drapeau-blanc-par-henry-de-saint.html
Que les républicains brandissent leur drapeau bleu blanc rouge, c’est leur affaire ; mais qu’ils n’essaient pas de se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas : des contre-révolutionnaires. Je ne demande que de l’honnêteté. L’honneur, comme celui du comte de Chambord, qui ne voulut ni du bleu blanc rouge ni d’un pouvoir délégué par une assemblée nationale, c’est trop demander aujourd’hui.
En tout cas, la seule chose qu’un Vendéen de cœur attende aujourd’hui, c’est la restauration de l’aîné des descendants de Louis XIV, Louis XX, dont le drapeau est blanc et immaculé, digne étendard du Roi Très-Chrétien.
CV
@ Mickaelus :
“la seule chose qu’un Vendéen de cœur attende aujourd’hui, c’est la restauration de l’aîné des descendants de Louis XIV, Louis XX, dont le drapeau est blanc et immaculé, digne étendard du Roi Très-Chrétien”
Allez dire ça aux Vendéens, vous allez voir ce qu’ils vous répondent (y conpris, et surtout, dans le bocage…).
Pardon de le dire aussi directement mais tout ce que vous dites, au nom des Vendéens, n’a aucune prise sur la réalité. Vous faites un rêve. Beau, certes, mais un rêve quand même.