Voici une tribune proposée par Mathieu Parbot pour Le Salon Beige :
Le soutien apporté par le Cardinal Barbarin au projet lyonnais d’institut de civilisation musulmane est absolument incroyable. Il se fait l’avocat, au nom de l’Eglise, d’un système politico-religieux dans lequel les droits humains les plus élémentaires sont bafoués, et ceci à quelques dizaines d’heures de l'attentat de Nice.
Le Coran et les hadiths ne sont-ils pas le socle idéologique de l’islam « modéré » et du « radical », tout comme le modèle d’homme que constitue Mahomet n’inspire-t-il pas les premiers comme les seconds ? C’est ainsi que la doctrine musulmane et l’agir de Mahomet ne sont pas récusés par les tenants de l’islam « radical » comme par les « modérés ». Nous sommes ainsi en face de deux stratégies complémentaires de conquête, l’une agressive, l’autre persuasive. Ce sont les deux faces du même islam. D’aucuns diront que le soufisme mérite un immense respect… Attention, quel est le pourcentage de soufis dans le nombre général des musulmans et quel est le statut du soufisme ? La plupart du temps, les tenants du soufisme sont victimes de persécutions en interne… Lorsque Rémi Brague dit que « l’erreur de l’Europe est de penser l’islam sur le modèle du christianisme », nous pourrions ajouter que c’est aussi l’erreur de nombreux évêques. Même Dalil Boubakeur l’affirme :
« L’islam ne doit pas être considéré comme une simple religion mais comme un fait politique majeur de notre temps (…) C’est un phénomène socio-politique, c’est une idéologie de lutte, d’agression (…). » (sur BFM TV, le 3 janvier 2011)
Le Cardinal Barbarin, comme tous ces évêques qui s’évertuent à honorer de leur présence et de leurs encouragements les toujours plus nombreuses sollicitations islamiques à venir inaugurer telle ou telle mosquée, fait preuve d’une bien faible esprit d’analyse. L’archevêque de Lyon dit agir au nom de la justice pour que les différentes confessions puissent entrer dans un dialogue culturel finalisé par la concorde. Le soutien de principe à l’exercice de la liberté de religion ne peut être confondu avec la promotion, même en invoquant la culture, d’un système politico religieux qui méprise les droits humains les plus élémentaires (liberté de religion, mépris de la femme, droit de l’enfant…).
Et là nous touchons du doigt les limites terribles de cette doctrine sociale de l’Eglise réinventée où Dieu n’est plus la clef de voûte de l’édifice social. Le laïcisme est entré dans les fibres épiscopales comme l’anthropocentrisme dans la liturgie. A l’opposé de cela, on se réfugie bien souvent dans une vision limitée du spirituel qui exclut toute christianisation de l’ordre temporel, la stratégie du compassionnel prenant le pas sur celle de l’analyse lucide. C’est bien beau de pleurer avec les victimes d’un attentat musulman quand de l’autre côté on flirte avec une culture qui forme à cette violence. Prier, oui, pleurer avec, oui, mais utiliser sa raison pour agir et gouverner, oui aussi.
Par son communiqué, le Cardinal Barbarin, et ses confrères souvent en pareille situation, envoie un signal de terrible mépris à ces gens qui quittent l’islam parce qu’ils en ont perçu l’immense indigence religieuse en découvrant le visage de Jésus-Christ. Ces gens qui, rappelons-le, risquent la mort à tout moment, même lorsqu’ils sont issus de milieux où l’islam est dit modéré… Les chrétiens d’Orient exilés en France ne comprennent pas ces contradictions épiscopales… et le disent bien volontiers.
Alors… Monseigneur de Lyon, d’Auch, de Marseille, d’Evry, d’ici ou d’ailleurs, pitié pour les victimes … ! Les bonnes intentions peuvent être teintées de malice dès l’origine. Soutenir la construction d’une mosquée ou d’un espace culturel musulman c’est se faire l’allié objectif des poseurs de bombes (et oui) et mépriser incroyablement les femmes battues, violées… C’est faire aussi l’aveu d’une ignorance crasse : ce système politico-religieux s’apparente à une dictature lorsqu’il devient majoritaire. N’est-ce pas Monsieur Erdogan ? Pour le moment, certains sont gentils, mais d’autres, et de plus en plus nombreux, deviennent méchants. Ne laissons pas l’homo affectivus prendre le pas sur l’homme doué de raison, de prudence.
Quand les lois mathématiques (à Dieu ne plaise) auront donné aux musulmans le pouvoir dans notre beau pays, la France, fille aînée de l’Eglise, il se pourrait bien que les Français, les non-musulmans, reprochent aux hommes d’Eglise et donc à l’Eglise, ce grand plongeon dans le chaudron islamique. Le regret serait alors intense : si les évêques avaient éduqué le regard critique des fidèles, de la société en général, en étudiant les principes erronés conduisant à cet horrible dénouement politico-religieux ?
La suite est simple : la main qui vous aura embrassée, Monseigneur, d’ici ou d’ailleurs, vous giflera. Et ce ne sera pas la main d’un « tradi » qui voulait baiser l’anneau de vos noces avec l’Eglise, et que vous retiriez avec gêne ; ce sera celle d’un Kamel (Kabtane), d’un Dalil (Boubakeur), d’un Tariq (Ramadan). Au mieux, la chrétienté survivra selon le modèle du Liban, en isolats ne devant leur survie qu’à des stratégies d’alliance calculée, au pire, comme en Iran, l’exil ou la mort.
Avant qu’il ne soit trop tard, Monseigneur, osez l’annonce de l’Evangile aux musulmans, explicitement, pour leur salut, le nôtre et le vôtre.
Et comptez sur nous pour dire haut et fort que la France est une terre chrétienne.
Comptez sur notre affection vigilante, et notre prière.