Yves Daoudal a longuement traité cette affaire (ici, là et là notamment). Les autorités ukrainiennes ont interdit depuis une dizaine de jours aux membres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne l’accès aux grottes de la laure des Grottes de Kiev ainsi qu’à trois églises des Grottes. L’accès aux églises de la laure supérieure est déjà interdit à l’Eglise orthodoxe ukrainienne depuis le 1er janvier. L’accès devait être entièrement interdit le 29 mars, jour où les moines devaient évacuer les lieux, sauf s’ils rejoignent l’Eglise ukrainienne.
L’Eglise orthodoxe ukrainienne rappelle :
« A l’époque soviétique totalitaire, les autorités athées ont largement mené des campagnes pour ouvrir les reliques afin de montrer leur état de conservation. Ces campagnes s’accompagnaient d’une profanation des objets sacrés, les reliques étaient retirées des reliquaires, les voiles étaient enlevés pour une description détaillée et une exposition dans les vitrines des musées. La fermeture des grottes sans avertissement est une manifestation gratuite de la restriction des droits des croyants ukrainiens, qui se déplacent maintenant en masse de différentes régions dans l’espoir de vénérer les reliques des grottes de Kiev. »
Le Conseil des enseignants de l’Institut Saint-Serge (Paris) a publié ce communiqué :
Le Conseil des enseignants de l’Institut de Théologie orthodoxe Saint-Serge (Paris), réitérant sa réprobation de toute justification théologique de la violence et de la guerre dans le conflit russo-ukrainien en cours (cf. communiqué du 4 novembre 2022), exprime sa vive préoccupation face à la situation actuelle de l’Académie de théologie orthodoxe de la Laure des Grottes de Kiev, menacée d’expulsion ce 29 mars 2023, à l’échéance du bail consenti par l’État ukrainien, propriétaire des lieux.
Alors que les chrétiens s’apprêtent à célébrer la Passion-Résurrection du Prince de la paix, le Conseil des enseignants de l’ITO entend manifester sa solidarité entière envers les nombreuses personnes – professeurs, étudiants, moines, personnels, réfugiés – travaillant ou vivant dans cette Académie prestigieuse, et appelle à la recherche d’une solution paisible et juste entre les parties, dans le respect des principes de l’État de droit, notamment de la liberté de religion, qui prévaut aussi en temps de guerre.