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Europe : politique

L’intégralité du discours de Klaus au Parlement européen

est accessible ici. Extraits :

"Le système actuel des prises de décision dans l'Union européenne est un système différent de celui qui a été confirmé et éprouvé par l'histoire, de la démocratie parlementaire classique. Le système parlementaire repose sur une partie soutenant le gouvernement et sur une partie d´opposition, ce qui n'existe pas dans le Parlement européen. Une seule alternative y est imposée et celui qui cherche une alternative est considéré comme adversaire de l'intégration européenne. Il n'y a pas longtemps que nous avons vécu dans notre partie de l'Europe sous un régime politique où toute alternative n'était pas admissible et, en conséquence, aucune opposition parlementaire n'existait. Nous avons fait cette amère expérience que l'absence d'opposition signifie la perte de la liberté. C'est pourquoi des alternatives politiques doivent exister.

Également, le rapport entre le citoyen de n'importe quel État membre et le représentant de l'Union n'est pas un rapport standard entre un électeur et un homme politique qui le représente. Outre cela, il existe entre les citoyens de l'Union et leurs représentants une distance (et il ne s'agit pas seulement d'une distance au sens géographique) qui est beaucoup plus grande que celle à l'intérieur des États membres. Ce fait est désigné par termes différents – déficit démocratique, perte de responsabilité démocratique, prise de décisions par les non élus qui font partie de l'élite, le caractère bureaucratique des prises de décisions, etc. Des projets de modification – contenus dans la Constitution européenne refusée ou bien dans le traité de Lisbonne qui est en fait peu différent – augmenteraient encore ce défaut. […]

Je crains que les tentatives visant à accélérer, à approfondir l'intégration et à transférer davantages de décisions touchant aux conditions de vie des citoyens des États membres puissent menacer par leurs conséquences tous les acquis positifs obtenus en Europe durant les cinquante dernières années. Ainsi, ne sous-estimons pas les craintes de citoyens de maints États membres que leurs affaires soient décidées dans un autre lieu et sans eux et que leur possibilité d'influencer ces processus décisionnels ne soit que très restreinte. […] Nous pourrions nous retrouver très facilement et très rapidement aux temps dont nous avons l'habitude de dire qu'ils appartiennent à un passé lointain.

Ce fait est étroitement lié à la question de la prospérité. Il faut dire sincèrement que le système économique actuel de l’UE est celui de l'oppression du marché et du renforcement continu de la gestion centrale de l'économie. Bien que l'histoire nous ait prouvé plus que suffisamment que ce n'est pas la bonne direction à prendre, nous la reprenons de nouveau. […]

A l'heure actuelle, le fait le plus important est manifestement l'exigence que la discussion libre sur ces affaires ne soit pas considérée comme une attaque contre l´idée-même de l'intégration européenne. Nous avons toujours cru que la démocratie authentique, qui nous a été refusée pendant quarante ans, est justement basée sur le droit de débattre ouvertement de ces questions graves, d'être entendu et de défendre la possibilité qu'a chacun de présenter son avis même s'il est différent du politiquement correct – et cela, même quand nous sommes en désaccord avec lui."

MJ

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5 commentaires

  1. qu’en termes mesurés cela est bien dit.

  2. Klaus, un homme courageux et lucide.
    Tout comme Vladimir Bokowski qui nous parle du totalitarisem de l’ue en l’état et dont la video a été malheureusement retirée du site Dalymotion sous la pression de l’ue.
    Regardez, c’est édifiant et plein de vérités !
    http://franceternelle.hautetfort.com/archive/2008/04/15/vladimir-bukovsky-denonce-la-derive-totalitaire-de-l-union-e.html

  3. Magnifique texte !!!

  4. Il est à remarquer que le Président Klaus établit exactement le même parallèle que celui établi dernièrement par le Cardinal Bertone, au sujet de la socialisation de l’enfance, entre la réalité de l’exercice du pouvoir sous le régime communiste et celui de plus en plus totalitaire de L’Union européenne.
    Ce qui est valable pour l’Union ne l’est pas moins pour la France qui s’ingénue à priver de l’affection de leur mère les enfants dont le droit à naître a, par bonheur, été respecté.
    Comment peut-on qualifier un régime qui ne peut plus guère se targuer que d’ouvrir des crêches à la pelle,d’avoir des prisons plus que combles, et les nageurs les plus musclés du monde ?
    C’est en gros et sans vergogne ce que notre Champion national du lundi de Pentecôte, laissait entendre à propos de la Chine récemment sur une antenne : nous n’avons pas de leçon à donner aux chinois parceque nous ne sommes pas si différents d’eux que cela !…
    Il ne nous avait pas échappé en effet que dans le journal, le Saint-Père et les catholiques n’étaient guère mieux traités que le Dalaï Lama dans le journal chinois.
    Dans son livre testament “Mémoire et identité” Sa Sainteté Jean-Paul II avait précisémment attiré notre attention sur l’intelligence du système et la résistance à celui-ci que pouvait conférer à l’Europe assoupie les pays rescapés du communisme.

  5. Texte subtil et intéressant que je donnerai à étudier à mes élèves.

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