« L’amour conjugal exige donc des époux une conscience de leur mission de "paternité responsable", sur laquelle, à bon droit, on insiste tant aujourd’hui, et qui doit, elle aussi, être exactement comprise. Elle est à considérer sous divers aspects légitimes et liés entre eux.
Par rapport aux processus biologiques, la paternité responsable signifie connaissance et respect de leurs fonctions : l’intelligence découvre, dans le pouvoir de donner la vie, des lois biologiques qui font partie de la personne humaine.
Par rapport aux tendances de l’instinct et des passions, la paternité responsable signifie la nécessaire maîtrise que la raison et la volonté doivent exercer sur elles.
Par rapport aux conditions physiques, économiques, psychologiques et sociales, la paternité responsable s’exerce soit par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision, prise pour de graves motifs et dans le respect de la loi morale, d’éviter temporairement ou même pour un temps indéterminé une nouvelle naissance.
La paternité responsable comporte encore et surtout un plus profond rapport avec l’ordre moral objectif, établi par Dieu, et dont la conscience droite est la fidèle interprète. »Humanae Vitae, §10.
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L’expression « paternité responsable » désigne la responsabilité commune du père et de la mère quant à la transmission de la vie. Paul VI la présente ici selon quatre aspects :
1° Les processus biologiques : l’intelligence les découvre inscrits dans la personne humaine ; l’Église invite à les respecter, tandis que la pensée moderne ne s’impose aucune limite pour les manipuler.
2° L’instinct et les passions : ces forces deviennent pleinement humaines lorsqu’elles sont conduites par la raison et la volonté.
3° Le contexte familial : selon ce contexte, les époux s’offriront généreusement à l’accueil d’une nouvelle vie ou bien estimeront en conscience devoir différer à plus ou moins long terme une nouvelle naissance. Il s’agit ici des « raisons graves » déjà évoquées par Pie XI et Pie XII.
4° L’ordre moral objectif, établi par Dieu : ce dernier point est celui sur lequel Paul VI avait surtout à se prononcer. C’est ce qu’il va faire jusqu’à la fin de ce chapitre.
Retrouvez l’ensemble de l’encyclique, et une aide de lecture rédigée par un curé de paroisse et un couple engagé dans la régulation naturelle des naissances, dans Humanae vitae, Texte commenté par Bruno Bettoli, Gabrielle et Bertrand Vialla, éditions Artège, à paraître le 22 août 2018, 3.5€