Partager cet article

Culture de mort : Avortement / L'Eglise : L'Eglise en France

“L’IVG comme l’euthanasie participent d’une culture de mort.” “Il n’y a pas de liberté dans le mensonge”

“L’IVG comme l’euthanasie participent d’une culture de mort.” “Il n’y a pas de liberté dans le mensonge”

Dans le JDD, Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, revient sur les dérives qui entourent la constitutionnalisation de l’avortement :

Sous la bannière de la liberté, toutes les lois sociétales sont aujourd’hui présentes et promues : la liberté garantie par la constitution pour pratiquer l’IVG, la liberté de (se) donner la mort avec l’euthanasie, la liberté de changer d’identité sexuelle… le libéralisme économique investit désormais l’anthropologie. La liberté devient une métaphysique, voire dictature puisqu’il lui revient de décider qui a le droit de vivre ou pas.

Principe d’humanité et droit fondamental, la liberté doit être en premier lieu formée par l’éducation dans son exercice grâce à la connaissance de soi-même et à la transmission de principes de socialité et d’humanité ; et en second lieu, bornée par le droit afin de respecter la liberté d’autrui et l’intérêt général. « Les rives sont la chance du fleuve pour qu’il ne devienne pas marécage » (Holderling). Sans ce cadre, la liberté personnelle peut devenir liberticide pour autrui et soutenir l’inconcevable de mettre fin à la vie d’autrui.

« La Vérité vous rendra libres », dit Jésus dans l’Evangile. Cette Vérité qu’incarne le Christ est celle de la charité. « L’amour est le contenu de toute liberté » (Nicolas Berdiaeff)sa finalité.

N’y a-t-il pas dévoiement de la liberté quand celle-ci justifie la mort de l’enfant à naître ou la liquidation de la personne fragilisée par l’âge ou la maladie ! La liberté génère le mensonge lorsqu’elle s’écarte de son fondement qui est l’amour.

La qualité morale d’une société se juge à l’aune de la place qu’elle offre aux plus vulnérables, et à la défense de la vie humaine depuis son commencement jusqu’à son terme. La liberté ne peut s’arroger le pouvoir de décider qui doit mourir et qui doit vivre. Il n’y a pas de liberté dans le mensonge et la négation de la vie.

Ce mensonge devient un voile épais qui recouvre les réalités de ces deux actes qui attentent à la vie : l’interruption volontaire de grossesse et l’euthanasie. Le refus de considérer les offenses à la vie s’érige alors en droit et taxe de délit toute remise en cause. L’IVG comme l’euthanasie participent d’une culture de mort.

Notre société moderne, toujours prompte à moraliser, se rend-elle compte de la dérive éthique qu’elle produit ? Que dit notre société au plus fragile, aux femmes isolées ou aux malades ?

Il n’y a pas de liberté dans le mensonge, qui veut faire croire que celle-ci transcende et gomme les réalités existantes. La liberté ne peut s’inscrire que dans un regard juste, exigeant, respectueux et compatissant sur ce qui existe. Le mensonge, lui, cache ou maquille le scandale pour le rendre acceptable.

La prétention d’agir librement ne doit pas laisser croire que les actes mortifères sont moralement bons. Si tant de lois sociales destructrices d’humanité sont d’actualité, c’est que notre monde sombre dans le désespoir et que la banalité de l’existence prévaut sur sa beauté.

Seule la vérité nous rendra notre liberté.

La vérité requiert d’abord un regard profond et juste sur ce qu’est la vie humaine, grâce à un œil compatissant sur les plus fragiles, les plus vulnérables et toutes les détresses. La vérité considère par principe que toute vie humaine est inaliénable.

La liberté n’est pas un symbole ou simplement une devise républicaine. Prétendre à la liberté ne suffit pas à la faire advenir. Elle constitue une exigence personnelle pour chacun de nous. Aucune liberté n’existe en dehors de notre disposition à agir pour ce qui est bien, juste, fondé sur la charité et le respect d’autrui.

Une telle liberté porte alors la vie comme une espérance. Comme le dit Charles Péguy, 

« L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Dans le futur du temps et de l’éternité. »

Que notre liberté soit exigeante pour admirer et respecter ce qui est. Que notre liberté serve la beauté de la vie et non sa destruction. Que notre liberté aime, protège et espère.

Que notre liberté soit !

Partager cet article

4 commentaires

  1. Monseigneur, vous êtes l’un des rares a avoir battu la campagne en rappelant la doctrine de l’Eglise, à contre courant sur ce sujet et tant d’autres. Soyez en remercié.

  2. Il y a un dicton qui dit ceci: ma liberté finit où commence celle de l’autre; appliqué à l’ivg ce serait pas mal la liberté de la mère finit là où commence celle du bébé

    • “là où commence celle du bébé”
      “bébé”?
      Mais voyons, il n’y a pas de “bébé”, ce n’est qu’un amas de cellules.
      Et le pire, c’est que bon nombre en sont convaincus, hommes ou femmes.

  3. Mais personne n’a remarqué ? Cette inscription dans la Constitution a été votée à Versailles l 4 mars… 4 mars 1793-4 mars 1794 les pires périodes de la Terreur… est-ce un hasard de calendrier ou bien payons-nous encore le prix fort de l’apostasie de la France? La Vierge Marie peut-Elle encore retenir le bras de son Fils qui s’abat de plus en plus lourdement sur nous ?

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services