Historien de l’Église, auteur d’un ouvrage rsur L’héritage de Benoît XVI, Christophe Dickès considère que Benoît XVI, qu’il compare aux saints Grégoire le Grand et Léon Le Grand, dispose de l’autorité théologique nécessaire pour être reconnu docteur de l’Église :
[…] Chez Benoît XVI, la force, le rayonnement et l’influence étaient de l’ordre de la science et donc de l’intelligence, en tant que cardinal puis en tant que pape. Tel était ce don fécond auquel se mêlaient une très grande douceur et une profonde humilité. Le sens de son œuvre, et notamment de son pontificat, fut de rappeler aux baptisés et au monde l’intelligibilité du mystère chrétien et l’intelligence de la foi, comme Léon le Grand et Grégoire le Grand en leur temps. Dans quel but sinon en vue du bien commun, comme le précise la première lettre de saint Pierre : « Que chacun mette au service des autres le don qu’il a reçu comme de bons dispensateurs de la grâce de Dieu. »
Or l’Église reconnaît un docteur de l’Église pour son autorité exceptionnelle en matière de théologie, sa vie de foi et la sûreté de sa pensée. L’ensemble donne à ses écrits et à son enseignement un poids et une influence dans la doctrine chrétienne. Au regard de l’histoire de l’Église, il serait étonnant qu’une telle œuvre soit amenée à disparaître. Elle pourra, comme bien des œuvres, vivre une éclipse mais il me semble que dans cent ou deux cents ans, l’œuvre de Joseph Ratzinger sera toujours étudiée. Elle sera considérée comme une réponse à la crise des sociétés contemporaines, le reflet d’une pensée catholique assumée à une époque où elle fut remise en cause par des idéologies qui ont voulu produire des esclaves et non des hommes libres.