La transcription des débats se trouve ici. La lecture de ce document montre combien, derrière l’unanimité du vote de la loi, les intentions des députés étaient différentes:
– Les interventions des professeurs Jean-Michel Dubernard (groupe UMP) et Bernard Debré (groupe UDF) méritent d’être lues en entier. Extraits:
Dubernard: "L’adhésion aux valeurs nouvelles est exigée de l’individu moderne qui doit prouver qu’il est propriétaire de son corps, maître et possesseur de sa vie. (…) Nous sommes entretenus dans une vision mensongère de la vie, qui cultive l’illusion de la jeunesse, de la beauté. La vie qui défaille et la mortalité sont sacrifiées à l’idolâtrie d’une vie perpétuellement triomphante."
Bernard Debré, expliquant qu’il votera la loi, mais est perplexe: "Je suis également perplexe, monsieur le ministre, parce que vous avez dit, comme d’autres ici, que cette loi ne constitue qu’un premier pas. Mais un premier pas vers quoi, monsieur le ministre? Vers la légalisation de l’euthanasie? Là, je serais contre. (…)" Douste-Blazy:"Je suis contre l’euthanasie, je l’ai toujours dit!" Debré: "Merci, monsieur le ministre. Moi aussi."
– La sinistre intervention de Jacques Delassangre, apparenté communiste, mérite aussi d’être lue:
" Nous discutons aujourd’hui du laisser mourir. C’est une première étape importante, je vous en rends justice. Mais je vous donne, sans prétention, un nouveau rendez-vous, que la société nous réclamera très bientôt. Nous n’aurons pas le droit de nous y soustraire tant qu’il restera un être refusant sa condamnation à vivre." (Souligné par nous.)
On imagine presque le Satan livide de Mel Gibson passant en souriant à travers les bancs de l’Assemblée à cet instant.