Philippe Gosselin, secrétaire de la mission parlementaire sur la révision des lois de bioéthique, répond à Valeurs Actuelles :
"Faut-il, par exemple, autoriser les mères porteuses ? Je pense, comme l’immense majorité de mes collègues, que nous commettrions une grave erreur en légalisant cette pratique. D’autres voix existent, minoritaires, comme celle de Nadine Morano qui, elle, y est favorable. […] Au contraire, les gens redoutent que nous jouions aux «apprentis sorciers», comme je l’entends souvent dire. Même sur l’euthanasie, ils ont une réflexion beaucoup plus nuancée que ne le laissent croire les sondages… […] Je considère que les élus de la nation ont le devoir d’affirmer que certaines limites ne peuvent pas être franchies. Ce n’est pas parce que les choses sont scientifiquement possibles qu’elles sont moralement acceptables. […]
Je ne crois pas qu’il faille constamment opposer deux morales, l’une qui serait chrétienne, l’autre laïque. Les deux, si tant est qu’on les distingue, puisent aux mêmes sources anthropologiques : nous avons hérité des philosophes grecs une certaine idée de l’homme, de son intégrité et de sa dignité. […] Du respect de la vie découlent,en droit français, trois grands principes : l’indisponibilité du corps humain [sauf du foetus, NDMJ] (c’est l’article 16 du code civil), la gratuité du don et l’anonymat du donneur. […] Peut-être faut-il aussi favoriser l’adoption ? Mais légaliser les mères porteuses n’est pas une solution."
Le risque est que la minorité pro-mort de l'UMP s'allie avec toute la gauche pour légaliser cette fuite en avant (comme pour la loi Veil). Philippe Gosselin répond à d'autres sujets :
- Assistance médicale à la procréation : "N’allons pas au-delà [légalisation pour les célibataires] : ce serait laisser penser qu’il existe une sorte de “droit à l’enfant”, idée que je récuse totalement."
- Diagnostic prénatal (DPN) et diagnostic préimplantatoire (DPI) : "La loi me paraît assez bien faite. Je souhaite que le DPI et le DPN soient réservés à des cas précis […]. Je crois surtout que nous pourrions éclairer le choix des parents en soulageant leurs angoisses. […] Nous pourrions changer bien des choses – et conjurer le risque d’eugénisme que vous évoquez –, si le regard de la société sur le handicap évoluait favorablement."
- Recherche sur les embryons humains : "Nous savons qu’il existe d’autres voies de recherche, qui ne posent pas de problèmes éthiques et qui sont plus prometteuses que celles qui portent sur les embryons: je veux parler des recherches sur les cellules souches adultes et sur les cellules de sang de cordon ombilical. […] Il faut encourager leur diffusion en France et porter l’essentiel de nos efforts sur ces recherches éthiques. Nous pouvons arriver à un consensus sur ce point. Il n’est donc pas nécessaire, selon moi, d’autoriser plus largement les recherches sur l’embryon. Peut-on pour autant les interdire ? Je ne le crois pas. Il y a cinq ans que nous avons ouvert la porte à ces recherches, par dérogation. Il n’est pas réaliste de croire que nous pourrons la refermer du jour au lendemain."
Un statut quo que certains percevront comme un moindre mal. C'est dommage de reconnaître que la recherche embryonnaire pose un problème éthique et qu'il existe une autre voie plus prometteuse et de ne pas revenir sur les dérogations. Surtout lorsque l'on sait que ces dérogations sont associées à 2 conditions : qu'il n'existe pas de voie alternative et que la recherche soit prometteuse. 2 conditions non remplies.
SD
Ce ne sont pas les godillots de l’UMP qui décident, ils n’ont aucune importance et leur opinion ne compte pas : il n’y a que ce que pense Nicolas Sarkozy qui compte.
Sancenay
vont-ils nous inviter à brûler un cierge aux “philosophes grecs”?
la fin du discours justifie la vanité de cette posture électorale.
VS
Il serait bien inspiré de rejoindre le CNI (ce qu’a fait M. Christian Vanneste).