Lu dans Daoudal Hebdo :
"Les Etats membres sont tombés d’accord pour présenter une résolution aux Nations Unies, aux termes de laquelle l’Union européenne aurait des droits similaires à ceux des Etats membres de l’ONU. L’Union européenne resterait sur le côté de l’hémicycle parmi les « observateurs » (avec le Vatican, la Croix Rouge, la Ligue arabe, etc.), mais on lui donnerait de nouveaux sièges, pour son Haut Représentant (Catherine Ashton) et l’« ambassadeur de l’UE à l’ONU », et elle aurait le droit de faire des propositions, de soumettre des amendements, de répondre aux interventions, de soulever des points pour l’ordre du jour, de faire circuler des documents. Autrement dit tous les droits d’un Etat membre à part entière de l’ONU, à l’exception du droit d’appeler à un vote, qui selon le Telegraph aurait été bloqué par la Grande-Bretagne. Quand l’Union européenne aura montré qu’elle agit en tout comme un Etat, il n’y aura plus de raison de la laisser parmi les observateurs. Et alors il n’y aura plus de raison que les Etats de l’UE aient un siège à l’ONU. Ni que la France et le Royaume Uni aient un siège permanent (ou non permanent) au conseil de sécurité…
François Fillon n’a rien dit sur la question… […] En Grande-Bretagne, en revanche, cela a déclenché une grosse polémique. Car le nouveau gouvernement « eurosceptique » a donc donné son accord pour cette résolution qui condamne à terme le siège du Royaume-Uni à l’ONU et à son conseil de sécurité… C’est un virage à 180 degrés, constate la presse britannique. En octobre 2007, quand il bataillait contre le traité de Lisbonne, l’actuel ministre des Affaires étrangèresWilliam Hague disait: «Le nouveau traité conduirait automatiquement à ce que le ministre européen des Affaires étrangères parle pour la Grande-Bretagne au conseil de sécurité de l’ONU en certaines circonstances. Ce serait clairement le début de la fin pour notre siège qui tomberait sous la coupe de l’UE.» […]
La réforme doit être examinée à l’ONU dans les semaines qui viennent. Elle fait grincer des dents… les pays arabes et les pays africains, car la Ligue arabe et l’Union africaine n’auront pas les privilèges accordés à l’Union européenne…"
gp
Malheureusement si cela arrive, les pays européens perdront définitivement leur souveraineté.
Olivier
Où est le drame?
Si, actuellement, les positions des pays membres de l’UE sont décidées lors de réunions de préparation antérieures aux réunion de l’ONU, ces pays membres sont tenus de s’exprimer comme décidé lors des réunions de préparation. Dans ce cas, que ce soit chaque pays membre qui s’exprime, ou le représentant de l’UE au nom de chaque pays membre ne change rien au résultat par rapport à la situation actuelle.
En revanche, si actuellement chaque pays membre de l’UE peut s’exprimer librement, sans devoir se tenir à une position commune décidée auparavant, alors, oui, la proposition de l’UE peut avoir une influence à l’avenir. Mais il serait étonnant que l’UE laisse entrevoir ses divisions internes à un tel niveau (ONU), c’est-à-dire l’UE s’exprimant dans un sens, mais certains de ses pays membres dans le sens opposé. Au contraire, il est vraissemblable que la proposition mentionnée dans l’article est issue d’un désir de montrer une certaine unité au monde.
De plus, le mode de scrutin est important: si les pays européens s’expriment séparément, ils ne sont peut-être pas tous d’accord, mais ils ont 27 voix. Si l’UE se prononce en leurs noms, garderont-ils les 27 voix?
Enfin, les autres grands membres des Nations Unies (Inde, Brésil, Russie) ne voient pas d’un bon oeil que l’UE aie 27 voix, mais eux-même qu’une seule voix.
Donc la proposition de l’UE semble logique.
[Jusqu’à aujourd’hui, les pays de l’UE sont souverains à l’ONU. Avec cette proposition, ils perdront cette souveraineté.
Par exemple, lors de la guerre en Irak, la France a mis son veto alors que la Grande-Bretagne suivait les Etats-Unis. Tirez-en les conclusions.
MJ]