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L’Union européenne est-elle raccord avec les principes de charité, de respect de la dignité humaine et du libre-arbitre ?

L’Union européenne est-elle raccord avec les principes de charité, de respect de la dignité humaine et du libre-arbitre ?

A quelques jours des élections européennes, Liberté Politique a fait le choix de permettre le téléchargement gratuit de son centième numéro consacré à cet évènement politique.

Ce numéro traite du scrutin européen du 9 juin et de ses enjeux. A travers un tour d’horizon des principales listes en France mais aussi grâce à une description de la situation politique de chaque pays.

Pour retrouver le centième numéro de Liberté politique spécial élections européennes, cliquez ici.

Voici l’éditorial d’Olivier Frèrejacques, rédacteur en chef :

Tous les cinq ans, les élections nous ramènent à ce qu’a été la construction européenne et à la nature de l’UE. À quoi sert cette union continentale ? Qui sert-elle ? Les peuples autochtones, les êtres humains dans leur globalité, le marché ? Autant de questions qui appellent à des réponses très diverses.

Pour le chrétien dans la Cité, les élections peuvent être l’occasion de questionnements. L’Union européenne défend-elle les valeurs chrétiennes ? Est-elle raccord avec les principes de charité, de respect de la dignité humaine et du libre-arbitre ?

Le culte du vote en question

Les évêques des épiscopats de la Communauté européenne ont signé une déclaration commune appelant à « un vote responsable encourageant les valeurs chrétiennes et le projet européen ». Un texte technocratique et d’apparence plein de bonnes intentions qui ne nous éclaire pas sur ce qu’est le « projet européen ». Le projet européen d’Ursula von der Leyen a fait de la Méditerranée un cimetière, que ce soit par défaut d’accueil ou par charité désordonnée, son Europe a mis nos agriculteurs dans la rue et des millions de travailleurs pauvres peuvent témoigner d’un goût modéré pour le marché sans frontière imposé par Bruxelles. En matière de propagande LGBT, le « projet européen » tel qu’il existe aujourd’hui semble également incompatible avec l’enseignement de l’Église.

Si voter est un droit et que l’implication des chrétiens pour le bien commun est une bonne chose, il faut garder à l’esprit que le corollaire du droit de vote est l’abstention et que, faute d’un discernement suffisant ou si aucun concurrent n’apparaît en conscience meilleur, ne pas voter ne constitue en rien un péché. On pourra par ailleurs s’étonner, à l’heure où le pape critique allègrement, et à raison, le cléricalisme, d’une telle intrusion de prélats pour un vote. Surtout venant de prélats qui ne prennent pas la peine de rappeler les points non négociables : protection de la vie, défense de la famille, droit des parents à éduquer leurs enfants.

Machine à déclin et broyeuse de libertés

L’abêtissement généralisé du débat politique, conséquence logique du déclin de nos sociétés occidentales, se caractérise pendant les périodes d’élections par un recours systématique à des slogans. C’est le règne de la petite phrase, du petit scandale, de l’usage de l’anachronisme et de la récupération de tout événement à profit. La volonté présidentielle d’imposer un « clivage » entre pro-Russes et proUkrainiens pour la campagne aura participé de l’appauvrissement du débat et la question des ingérences aura été traitée de manière univoque à travers la seule critique de Moscou. L’importance de réseaux étasuniens ou même de petits États proche-orientaux aura été totalement évincée du débat. L’avènement des réseaux sociaux aura radicalement
changé la communication électorale, pas pour le meilleur.

Le slogan unique des campagnes d’autrefois est remplacé par des flots de petites accroches marketing souvent vides. Grandes absentes de la campagne, les libertés semblent ne plus être au goût du jour. Et tant pis si la législature écoulée a consacré en France et ailleurs en Europe un recul sévère des libertés élémentaires (circulation, réunion, association) ou si la liberté d’expression a été mise à mal par le règlement européen sur les services numériques dit « DSA » défendu par le commissaire français Thierry Breton. Une fois évincées, les libertés abandonnées sont difficiles à récupérer, tant le profit d’une supposée sécurité ou le prétexte de nécessité sanitaire est brandi.

Un trio inédit

Côté scrutin, les élections européennes de 2024 proposent un choix de candidats de droite assez inédit avec trois jeunes têtes de liste : Jordan Bardella, Francois-Xavier Bellamy et Marion Maréchal. Continuité pour les deux premiers, nouveauté pour la troisième, ce trio offre des « styles » différents des droites plutôt décomplexées et pas sectaires entre eux. Dans un environnement médiatique moins hostile, et alors qu’une partie de l’opinion semble plus ouverte à un discours droitier, cette nouvelle génération peut faire sauter les barrages bâtis par leurs aïeux.

Le monde de demain

Les présentes élections ne changeront cependant pas le cours de l’histoire en France mais elle peuvent constituer un point d’étape. Au niveau continental, les équilibres vont être modifiés avec probablement un parti européen national conservateur (ECR) en troisième position, en lieu et place des libéraux centristes de Renew auquel appartiennent les élus macronistes. Paradoxalement, le devenir de notre continent devrait plutôt se jouer en novembre avec l’élection présidentielle étasunienne. En refusant leur rôle de puissance, les nations européennes sont devenues spectatrices de leur propre histoire. Dans un monde en pleine mutation, une hypothétique mise en retrait des États-Unis pourrait permettre aux États européens de se reprendre en main. Tout resterait encore à faire car renouer avec une véritable indépendance continentale ou nationale implique des décisions fortes et donc des sacrifices. Nous n’y sommes pas.

Dans ce numéro de Liberté Politique, nous vous proposons un tour d’horizon des candidatures française mais aussi de la situation dans chaque pays. À la manière d’un petit guide, cette revue permet d’avoir une vue d’ensemble sur le scrutin avec un découpage de nombreuses petites parties et des « pronostics » de la rédaction. Rédigée plus de six semaines avant le scrutin, la revue peut avoir manqué des éléments du sprint final (ralliement, accident de parcours, évolution spectaculaire des études d’opinion). L’ensemble permettra néanmoins de se faire une idée des forces en présence et des enjeux en France pour les différents partis ainsi que dans chaque État membre.

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