Partager cet article

L'Eglise : L'Eglise en France

L’Union Lex Orandi, une association de défense de la Tradition

L’Union Lex Orandi, une association de défense de la Tradition

Entretien paru dans L’Appel de Chartres :

Qu’est-ce que l’union Lex Orandi, comment est-elle née ?

Lex Orandi est un cri d’alarme, mais aussi de douleur. Sa naissance date du Motu Propio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021, par lequel le pape François a édicté des mesures extrêmement restrictives à l’usage de la liturgie traditionnelle. Immédiatement, des responsables de mouvements de Nantes, Paris, Grenoble, se sont concertés pour coordonner les réactions possibles. Ainsi est née l’Union Lex orandi. Elle regroupe des associations, de droit ou de fait, comme certains collectifs, et s’adresse essentiellement aux fidèles laïcs. Nous sommes en effet les plus concernés par ce Motu Proprio. Tout d’abord parce qu’en tant que fidèles attachés à la liturgie traditionnelle, nous sommes accusés par le Pape de blesser la communion ecclésiale et de refuser le concile Vatican II ; or nous récusons de telles accusations, qui ne sont étayées par aucunes données objectives. Ensuite parce que les mesures que comporte Traditionis Custodes constituent une sorte de punition collective, pour des faits dont nous contestons par ailleurs le bien fondé. Nous sommes donc face à une situation totalement exceptionnelle par son auteur, sa dimension et ses conséquences.

Pourquoi ce nom de Lex orandi ? Que signifie-t-il ?

Le nom de Lex Orandi fait référence à l’adage latin Lex orandi, Lex credendi, qui signifie “la loi de la prière est la loi de la foi”. Le Pape François utilise lui-même cette expression pour indiquer que le missel réformé de Paul VI “est la seule et unique lex orandi de l’Église latine”. Cette affirmation nous semble dangereuse à double titre. Tout d’abord, elle entend nier que la liturgie tridentine, codifiée dans le missel de 1962, puisse être aujourd’hui dans l’Eglise une “loi de la prière”. Le Pape Benoît XVI s’était élevé contre cette prétention lorsqu’il affirmait en 2009 : “Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous” et le Catéchisme de l’Eglise Catholique enseigne : “C’est pourquoi aucun rite sacramentel ne peut être modifié ou manipulé au gré du ministre ou de la communauté. Même l’autorité suprême dans l’Église ne peut changer la liturgie à son gré” (Notice N°1125). En deuxième lieu, l’adage cité par le Pape François renvoie à “la loi de la foi”, et nous pouvons légitimement nous demander pourquoi la loi de la prière devrait changer si la foi demeure la même… Nous réclamons donc le retour à la distinction entre les deux formes de l’unique rite latin qu’avait opérée Benoît XVI : à côté de la forme ordinaire, nous demandons à pouvoir bénéficier des célébrations liturgiques dans la forme extraordinaire.

Que représente l’association aujourd’hui ? Est-elle nationale ? Internationale ?

Lex Orandi poursuit trois types d’activités. Nous sommes d’abord un réseau de contacts pour les nombreuses communautés de laïcs qui partagent avec nous l’amour de la liturgie traditionnelle. Nous faisons en sorte de sortir les fidèles de l’isolement que cherche à installer Traditionis Custodes, en interdisant, par exemple, l’accès aux églises paroissiales à nos communautés, ou en prohibant la publication de nos horaires de messes dans les bulletins paroissiaux. Nous sommes aussi un réseau d’entraide pour des communautés menacées par des mesures restrictives, vexatoires ou injustes. Enfin, nous souhaitons agir pour la défense de la tradition par la diffusion d’argumentaires, la publication d’articles ou de livres, la participation à des colloques.

Quel soutien peut-on apporter à Lex Orandi ? Que faut-il faire pour y adhérer ?

Pour s’affilier, c’est extrêmement simple. Il suffit de réunir quelques amis attachés à la liturgie traditionnelle en un même lieu, et de se constituer en association. Nous pouvons fournir des statuts types d’association loi de 1901, mais, encore une fois, une association de fait peut parfaitement demander son affiliation, comme c’est déjà le cas. Nous vérifions cependant l’objet moral ou social des candidats pour valider une demande d’affiliation. Pourquoi s’affilier ? parce qu’il est essentiel que les fidèles laïcs prennent toute leur place dans le combat pour la défense de la tradition. Nous ne pouvons pas nous contenter de nous réfugier sous la soutane de nos prêtres : les instituts religieux ou sacerdotaux mènent déjà des négociations difficiles, à nous, laïcs, de nous unir pour les soutenir, et même les devancer pour résister là où l’on veut les chasser.

Y-a-t-il des projets en cours ou à venir prévus par l’association ?

Cette année 2023, nous lançons une grande campagne de constitution d’associations de laïcs. Dans Summorum Pontificum, le Pape Benoît XVI avait invité les évêques à reconnaître l’existence de “groupes stables de fidèles” comme indicateur de la demande de la liturgie traditionnelle dans un diocèse. Ces “groupes stables” existent toujours, qu’il s’agisse de chapitres du pèlerinage, de groupes Domus, de parents d’élèves d’une école indépendante attachée à la liturgie et au catéchisme traditionnel. Nous les invitons à se faire connaître (en envoyant un mail à contact@lex- orandi.org ou via le site internet www.lex- orandi.org) pour que dans toute la France, les fidèles laïcs soient représentés. Dans cet esprit, nous proposons aussi des modèles de courriers pour les évêques et nous ambitionnons d’ouvrir un canal de communication directe avec la Conférence des Évêques de France. La connaissance mutuelle est la première étape de la compréhension, et de la compréhension peut naître l’acceptation mutuelle.

Quel message adressez-vous aux pèlerins et lecteurs de l’Appel de Chartres ?

Si des lecteurs de L’Appel de Chartres veulent rejoindre l’Union Lex Orandi, il leur suffit de se constituer en association ou en un simple collectif de fidèles, identifié par un nom et un objet. Il y a urgence à le faire : le 40ème pèlerinage de Notre- Dame de Chrétienté en 2022 a été un événement très observé par l’épiscopat. La réunion de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes à la Toussaint s’est ouverte par la lecture d’un message du Cardinal Parolin reconnaissant de la part du Pape la blessure que nous a infligé Traditionis Custodes. Dans plusieurs diocèses, des signes d’apaisement inespérés sont aujourd’hui perceptibles. Mais s’il n’y a personne pour demander, il ne faudra pas attendre de réponse. Nous invitons donc, en accord avec la direction de Notre Dame de Chrétienté que nous remercions vivement ici, tous les chefs de chapitre à entreprendre la constitution d’une association qui puisse nous rejoindre, sous un nom différent de celui du chapitre, bien entendu.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services