De Jean-Yves Nau :
"Une étude publiée vendredi 15 juillet 2011 dans les prestigieuses colonnes de l’hebdomadaire médical britannique The Lancet met à mal certains lieux communs concernant la sexualité […] elle vient néanmoins rappeler l’importance qui, en terme de prévention, doit être accordée à la réduction globale du nombre de partenaires au cours de la vie sexuelle.
Sous la direction du docteur Frank Tanser de l’université de KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, l’étude a été menée à partir des précieuses données chiffrées, démographiques et comportementales concernant de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal et sa population rurale de 87.000 personnes. […] Objectif: vérifier le bien-fondé de l’idée très répandue selon laquelle pour un homme, avoir plusieurs partenaires sexuels au cours de la même période est un facteur favorisant la diffusion de l’épidémie de sida dans les pays d’Afrique subsaharienne. […]
Après usage des outils statistiques, les chercheurs sont formels: c’est bel et bien le nombre absolu des partenaires femmes au cours de la vie d’un homme hétérosexuel, et non celui, relatif, de la période de «simultanéité», qui apparaît être un facteur de risque de diffusion par voie sexuelle de l’épidémie de sida. Plus précisément une augmentation, chez l’homme, du nombre de partenaires (au cours de son existence et non pas de manière simultanée) accroît le risque individuel de contamination chez les femmes vivant dans la même zone géographique.
En toute logique, les résultats de cette étude devraient conduire à des messages préventifs sans ambiguïté: lutter collectivement contre l’épidémie et se protéger individuellement de l’infection passe par une réduction globale du nombre des partenaires, et cette réduction doit concerner la totalité de la vie sexuelle, pas seulement la période où le nombre est le plus élevé."