Le 19 novembre dans le cadre de la commémoration FLN de la Toussaint rouge, Stéphane Romatet, ambassadeur français en Algérie, a déposé – à la demande de Macron – une gerbe de fleurs sur la tombe du terroriste fellagha Larbi Ben M’hidi au cimetière d’El Alia. Le journal régimiste El Watan s’est réjoui que « l’ambassadeur français se soit recueilli sur la tombe du martyr ». Une attention saluée en France par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Hafiz Chems-eddine : « Bravo pour ce geste de reconnaissance hautement historique de l’assassinat du héros Chahid (« martyr ») Larbi Ben M’hidi ».
Leur « héros martyr » est un tueur fanatique qui, pendant la bataille d’Alger, a fait couler le sang de centaines des nôtres (ce qui ne gène pas Macron : les nôtres ne sont pas les siens). Il est notamment l’un des organisateurs de l’attentat meurtrier du Milk Bar le 30 septembre 1956. Balancé par ses « compagnons d’armes », il a été arrêté par nos paras et opportunément éradiqué (d’une manière ou d’une autre).
Petit rappel de ce que fut la bataille d’Alger. Quand, à la demande du gouvernement socialiste de l’époque, les paras de la 10e DP entrent dans Alger, la situation est dramatique.
Le 26 janvier 1957, à 17 h 30, trois bombes ont ravagé le centre-ville : rue Michelet, au bar L’Otomatic ; à la brasserie Le Coq hardi ; à la Cafeteria. Bilan : cinq morts, trente-cinq blessés. Parmi ces derniers, dix-neuf femmes et deux enfants (dont une fillette qu’il faudra amputer des deux jambes).
Partout ailleurs, trolleys, autobus, arrêts de bus, des explosifs ont été disséminés sous les banquettes, déchiquetant indifféremment hommes, femmes, enfants, Européens, chrétiens, juifs, musulmans.
10 février 1957. Stade municipal d’Alger. Un jeune couple de musulmans quitte les gradins pour se rendre à la buvette. De son cabas, la jeune fille tire un paquet qu’elle passe au jeune homme qui remonte alors vers les gradins, le paquet dissimulé dans sa veste pliée. Il dépose le paquet sous un siège. Le couple quitte le stade à 16 h 20. À 16 h 30, c’est l’horreur. Presque au même moment, deux bombes explosent au stade d’El Bihar : deux morts (dont un enfant de 9 ans), vingt-quatre blessés.
L’année précédente, le 30 septembre 1956, les terroristes de Larbi Ben M’hidi avaient déjà frappé au Milk Bar, rue d’Isly, en face du bureau du général Lorillot. Un carnage. Le 12 novembre, c’était le tour du Monoprix de Maison-Carrée et de la gare d’Hussein-Dey. Le 14 novembre, le communiste pro-FLN Fernand Yveton est arrêté, à temps, à l’usine Hamma Gaz, porteur d’une bombe à retardement amorcée pour le jour même à 19 h 30.
Les noms des poseurs de bombes ? Ali Moulaï ; Danielle Minne, fille de deux militants communistes ; les époux Guerroudj ; Djemila Bouarra ; Zahia Kersfallab ; Zoubida Fadila ; Ali la Pointe ; Yacef Saadi ; Larbi Ben M’Hidi ; Mokhtar Bouchafa ; Samia Lakhdari ; Zohra Drif ; Djemila Bouhired.
Ils ont des complices européens. L’archevêque d’Alger, Mgr Duval, à qui le congrès profellagha de la Soummam a décerné un vibrant éloge en raison de « l’attitude réconfortante de l’évêque se dressant courageusement et publiquement contre le courant et condamnant l’injustice coloniale ». Le maire d’Alger, Jacques Chevalier, qui hébergea des responsables FLN. Les époux Chaulet, Henri Alleg, André Mandouze, Maurice Audin, etc.
Dans La Guerre d’Algérie, Pierre Montagnon écrit : « Autour des cas Audin et Alleg, des journaux, des écrivains s’engagent pour mobiliser l’opinion française contre la guerre d’Algérie et ses sévices. Des journaux comme L’Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud avec la chronique de François Mauriac, Témoignage chrétien, L’Humanité, France Observateur avec Claude Bourdet, voire Le Monde, appuient des personnalités comme Pierre-Henri Simon, Jacques Peyrega, doyen de la faculté de droit d’Alger, Vercors, l’abbé Pierre, René Capitan, André Mandouze ».
L’action des paras fut exemplaire. Entre le 20 janvier et le 28 février 1957, ils arrêtèrent 118 chefs de cellule, 136 hommes de main, des dizaines de comparses, des collecteurs de fonds ; ils saisirent 653 armées, 158 grenades, 87 bombes, 200 kg d’explosifs, des postes émetteurs, etc.
Et Macron ? Il continue de se vautrer avec ceux – et leurs descendants plus ou moins abusifs – qui ont massacré les nôtres, hommes, femmes, vieillards, enfants. À la façon des barbares du Hamas avec près de soixante ans d’avance. Faut-il dire, mais nous y reviendrons, notre inquiétude de savoir le sort de Boualem Sansal, aux mains depuis plusieurs jours de la police algérienne, suspendu aux complaisances – et plus – d’un Macron capable d’honorer in situ des tueurs de Français…
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Ce honteux dépôt de gerbe ne pourrait-il pas être considéré comme une forme d’apologie du terrorisme ? Ce qui est pénalement répréhensible.