Aude Mirkovic, maître de conférences en Droit privé à l’université d’Évry, est interrogée par L'Homme Nouveau à propos de la manifestation le lundi 8 juin à Lyon contre la légalisation de la gestation pour autrui (GPA). Extraits :
"D’un côté, le président de la République et les ministres feignent de dénoncer la GPA, mais de l’autre, des sociétés exerçant ce type de commerce démarchent en France en toute impunité. En outre, les GPA faites à l’étranger sont validées et cautionnées. Bientôt, on dénoncera le fait que seuls ceux qui peuvent payer une GPA à l’étranger peuvent en bénéficier et, pour remédier à cette sélection par l’argent, on légalisera la GPA pour tous en France.
Pourquoi manifester à Lyon et combien de personnes attendez-vous ?
Un groupe de personnes a décidé de se lancer à Lyon. Mais la même initiative peut se lancer partout, et une manifestation est annoncée à Paris le 18 juin devant la Cour de cassation par « La Manif pour tous ». Il y a à Lyon une sorte de tradition du lancement d’initiatives. Mais nous n’entendons pas nous limiter à Lyon, et le combat est bien entendu national et même international. Quant aux personnes qui viendront, nous n’avons aucune idée de leur nombre.
Avez-vous reçu le soutien de personnalités politiques ou intellectuelles ?
Toute la classe politique a été invitée à manifester. Nous avons invité personnellement tous les députés et sénateurs du Rhône, et nous avons proposé à tous les partis de s’exprimer et de s’engager contre la GPA. En effet, nous estimons que la GPA est une question qui dépasse les partis. Pour l’instant, les Républicains, Debout la France et le Front National ont répondu présents. En particulier, Valérie Boyer (député du parti des Républicains des Bouches-du-Rhône) viendra présenter et faire connaître sa proposition de loi à visant sanctionner les Français qui recourent à une mère porteuse, y compris à l’étranger. Cette proposition est actuellement devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Nous voulons encourager les députés à la signer et à la voter. […]"