Marie José Thollot, Présidente de la Fédération Nationale de la Médaille de la
Famille Française, organisme apolitique et aconfessionnel, a écrit au Président de la République pour s'alarmer du projet de
loi ouvrant à des personnes de même sexe l’institution sociale que
constitue le mariage civil :
"La loi n’a pas pour objet de réglementer les sentiments privés.
L’enjeu
d’une loi sur le mariage est l’intérêt supérieur de l’enfant.
Malheureusement, il est passé dans les usages de dire que l’enfant n’est
que le fruit d’un projet parental, et l’on oublie trop souvent qu’au
contraire, il existe par lui-même et qu'il est titulaire de droits qui
lui sont propres. Il a en particulier un droit à l’éducation, confiée au
père et à la mère.L'urgence à répondre à une promesse
électorale ne peut justifier, en si peu de temps, de remettre gravement
en cause le droit de l'enfant à avoir un père et une mère. Les
psychiatres, les statisticiens, les sociologues soulignent que la
différence ontologique entre le père et la mère est nécessaire à leur
enfant pour qu’il se construise.La perception de la claire
possibilité d'une filiation biologique par rapport à son père et à sa
mère permet à l'enfant de se situer dans son environnement social et d'y
tisser des relations. En sentant ses parents essentiellement différents
l'un de l'autre, il peut se construire et commencer à exister par
lui-même.Nous ne pourrions accepter les appellations neutres qui
découleraient de cette indifférenciation : parent 1, parent 2, et
parent 3 pour le parent biologique…Quelles frustrations et quels
contentieux se déclineraient sous de tels termes ! Qui serait le parent
1, qui ne serait que le parent 2 … ?Pensez-vous que la société
française soit préparée à ce séisme que constituerait l'effacement pur
et simple de la référence à la paternité et à la maternité telles
qu'elles sont encore définies par le Code Civil ?Devant de tels enjeux la Fédération Nationale de la Médaille de la Famille Française réclame la convocation d’Etats Généraux de la Famille pour permettre un débat honnête sur les risques inhérents à une telle réforme."