Tribune de Christian Vanneste sur Nouvelles de France :
"[…] Le mariage n’est pas la reconnaissance publique d’un sentiment plus ou
moins durable. Les sentiments appartiennent au domaine privé, le mariage
est l’institution qui tisse notre société, qui croise les nécessités de
la nature et les besoins de la culture. La nature biologique de notre
espèce exige que les deux sexes qui la constituent unissent leur
altérité pour qu’elle se perpétue et le mariage est la trame qui donne à
cette union sa dimension sociale. Le « mas » (mâle) , la racine
étymologique de mariage, ou le « matrimonium » des latins qui dit
clairement son rapport à la maternité ne laissent aucun doute sur le
fait que cette institution concerne les deux sexes. Plus profondément,
le secret de la réussite de l’humanité repose dans cette obligation de
l’autre, dans la nécessité de l’autre sexe et dans l’impératif de
l’autre groupe qui, lui, interdit l’inceste. De ce point de vue, l’union
entre des « mêmes » ne peut être considérée que comme une régression
considérable, un saut en arrière dans la confusion. De plus, la trame
des sexes élabore la chaîne des générations, établit la filiation,
consolide la cohésion sociale dans l’espace et dans le temps, et
construit le socle de l’identité d’une personne. Lorsque le maire lit
les articles du Code civil, il fait clairement référence à la solidarité
entre les époux et, dans deux d’entre eux, à la famille et aux enfants :
la trame et la chaîne. On pourra, tant qu’on veut, citer des exemples
marginaux, les Berdaches amérindiens, ou les mariages entre personnes
âgées, cela ne remet pas en cause l’essence même de l’échange
matrimonial, et c’est elle qui est oubliée avec une incroyable
désinvolture à travers cette proposition absurde qui consiste à traiter à
égalité la confortation de situations exceptionnelles avec l’une des
clefs de la vie humaine. Le mariage est à la fois constitutif de la
société et à travers la famille de l’identité des enfants qui en sont
issus. On pourra se réjouir de l’éclatement progressif de ce modèle, de
la diminution des mariages, de l’augmentation des PaCS entre un homme et
une femme, de la multiplication des divorces, de l’apparente santé
psychologique des enfants élevés dans un autre cadre, une étude moins
idéologique, et donc plus sérieuse des situations, comme celle qui a été faite par Mark Regnerus devrait nous inciter à respecter en écologie humaine le principe de précaution."