Editorial de l’hebdomadaire Marianne (16 avril): "Pourquoi, nous, nous aimions ce pape" :
"…nous n’avons…jamais participé aux campagnes qui visaient à rejeter le pape défunt dans le camp de l’obscurantisme rétrograde. Pourquoi ? Parce qu’il y a quelque chose de malsain à vouloir systématiquement étiqueter de "progressiste" la préoccupation sociale et "réactionnaire" la préoccupation morale, à applaudir la dénonciation du laxisme économique et à stigmatiser la dénonciation du laxisme des moeurs (comme s’il n’y avait pas un certain rapport entre les deux).
On peut penser ce que l’on veut des positions de l’Eglise en matière de sexualité…mais la civilisation n’aurait strictement rien à gagner à ce que ne résonne plus, depuis le Vatican, une voix qui condamne la marchandisation de l’amour, la mercantilisation du sexe, l’envahissement pornographique, la prostitution des moeurs, la dissolution de la famille, l’automatisation et la matérialisation de tous les rapports entre les personnes, la livraison de toutes les valeurs au seul impératif de la rentabilité du capital, la culture de la jouissance, l’hédonisme triomphant… Que veut-on ? Un pape qui normaliserait le divorce, justifierait l’homosexualité, banaliserait l’avortement ? C’est-à-dire qui se transformerait en leader social-démocrate branché. Un de plus.
Et d’ailleurs, allons plus loin: pour devenir vraiment moderne, le pape ne devrait-il pas renoncer à croire en Dieu?".
Nous remercions Marianne pour sa défense du défunt Souverain Pontife.