La récente note Mater populi fidelis invite à ne plus employer le titre de « Co-Rédemptrice ». On comprend l’intention d’éviter toute confusion. Mais l’Église ne progresse jamais en renonçant aux vérités reçues de la Tradition. Il ne s’agit pas ici d’une dévotion secondaire, mais d’un regard sur la Croix elle-même : comment Dieu a-t-Il voulu accomplir le Salut ? Et quelle place a tenue la Vierge dans cette œuvre unique ? Rappelons avec calme et certitude ce que l’Église a toujours enseigné.
Marie Co-Rédemptrice : ce que la Tradition affirme
La note doctrinale Mater populi fidelis, publiée le 4 novembre et approuvée par le pape Léon XIV, recommande de ne plus employer le titre de « Co-Rédemptrice », par crainte « d’obscurcir l’unique médiation salvifique du Christ ». Le cardinal Víctor Manuel Fernández et Mgr Armando Matteo proposent ainsi une clarification pastorale.
Nous accueillons cette note avec respect. Mais pour la vérité et la paix des consciences, rappelons sereinement l’enseignement constant de la Tradition. Car la véritable piété mariale jaillit de la contemplation de l’Incarnation et du Calvaire. Et c’est précisément là que se fonde le titre de Marie Co-Rédemptrice.
Le Christ est l’unique Rédempteur
La foi catholique affirme que seul le Christ sauve :
« Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus. »
(1 Tm 2, 5)
Jésus est Rédempteur par nature, car Il est le Verbe incarné, Prêtre et Victime. Aucune créature ne partage sa dignité divine ni son pouvoir rédempteur.
La question est donc : Dieu a-t-Il voulu associer une créature à l’offrande rédemptrice du Christ ?
La Tradition répond : oui.
« Par l’obéissance de la Vierge, le genre humain a été délié de la chaîne du péché. »
Saint Irénée, Adversus Haereses, III, 22.
« Elle offrit son Fils sur l’autel de la Croix, participant à l’œuvre du salut. »
Saint Bernard, Sermon sur la Vierge Mère, 14.« La Bienheureuse Vierge a coopéré à l’œuvre de la rédemption par un mérite de convenance. »
Saint Thomas d’Aquin, ST III, q. 48, a. 1, ad 3.
La voix constante des papes
Marie coopère non par puissance, mais par amour et offrande.
« Nul n’a coopéré autant qu’elle à la rédemption du genre humain. »
Léon XIII, Iucunda Semper, 1894.
« On peut dire qu’elle a racheté le genre humain avec le Christ. »
Saint Pie X, Ad Diem Illum, 1904.
« Elle a racheté le genre humain avec le Christ. »
Benoît XV, Inter Sodalicia, 1918.
Nous sommes ici dans l’enseignement ordinaire, sûr et répété.
Le cœur du mystère
« Stabat Mater juxta crucem » (Jn 19, 25)
La Mère n’est pas spectatrice : elle est unie au Sacrifice. Son cœur s’offre avec le Cœur du Fils.
Là où se tient la Sainte Église de Dieu
Confesser Marie Co-Rédemptrice, ce n’est ni égaler la Vierge au Christ ni multiplier les médiations. C’est reconnaître la manière même dont Dieu a voulu sauver le monde.
Là où se tient le Rédempteur, se tient la Mère : sans confusion, mais sans distance.
Nous gardons donc ce titre, non par attachement polémique, mais par fidélité reconnaissante au Calvaire.
Avec gratitude, fidélité et paix.
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TontonJean
Très bon article qui nous redonne courage. Mais:
1/ n’oublions pas que le précédent successeur de St Pierre, lors d’un retour d’un voyage en avion, avait déclaré que “Marie-corédemptrice est une sottise”. Léon XIV fils et héritier de François 1er!
2/ supprimer cette appellation ne serait-ce pas pour se rapprocher des Protestants. Une statue de Luther est déjà dans le Vatican.
VIVANT
Article erroné car toutes les affirmations peuvent être lues comme non co-rédemptrice mais comme le travail d’obéissance d’une de nos soeurs humaines. DieuAmourSauveur règne sur la Croix. Marie n’est pas le Sauveur, personne divine.
Montalte
Bien d’accord avec Vivant. Aucun texte du Magistère ne déclare la Vierge “co-rédemptrice” et tous les exemples cités ne le disent en aucune façon. Même st Jean-Paul II, dont personne ne peut mettre en doute la dévotion mariale, ne l’a pas fait. On ferait mieux d’insister sur son rôle d’intercesseur et de se mobiliser contre de vraies déviances plutôt que de propager de fausses doctrines.
BarthélemyLP a l’air coutumier d’erreurs théologiques toujours à charge contre l’Eglise catholique. Merci au SB d’avoir publié une réfutation très bien étayée de ses élucubrations sur le Pape Léon ne parlant soi-disant pas de la Croix. Une formation théologique sérieuse serait bienvenue. Notre-Dame, intercédez pour un discernement vrai de vos enfants.
Biem
Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. Nous sommes fils de Dieu. Mais le sacrifice du Christ, qui nous donne la possibilité de rédemption, ne nous est d’aucune utilité si nous négligeons cette divinité en nous.
Ave, maris stella, / Dei mater alma, / Atque semper virgo, / Felix cæli porta.
Marie est porte du ciel. Elle est rédemptrice pour nous aujourd’hui dans la mesure où elle est la médiatrice de toutes les grâces. Y compris, dans l’histoire, celle de nous avoir donné par son “fiat”‘ notre rédempteur. Mais aussi, dans notre présent, celle de faire croitre en nous cette part de divinité, pour que nous aussi nous enfantions réellement ce “Christ en nous”, et non pas seulement potentiellement.
Monstra t(e) esse matrem, / Sumat per te precem / Qui pro nobis natus / Tulit esse tuus.
Que marie “mère nourricière” du Christ soit aussi mère adoptive du Christ en nous. Et en ceci, elle sera pleinement co-rédemptrice.
Lex orandi, lex credendi…
zongadar
S’il y a risque de confusion, c’est qu’il y a un manque de formation, que font les séminaires ‘ordinaires’? C’est pourtant un magnifique sujet d’homélie que de pouvoir élever les âmes des fidèles par Marie dans toutes les dimensions qu’Elle nous offre…
Et si ce n’est pas cela, c’est peut-être, plus sournois mais depuis 2019 nous avons beaucoup appris. S’avancer vers un syncrétisme qui pourrait être une religion mondiale. N’oublions pas les paroles de François, notamment que la “Ste Vierge est devenue sainte par sa vie” ce qui est ambigu, ou encore la déclaration aux jeunes en Indonésie ou la déclaration d’Abou Dhabi (2019)…
zongadar
Je rajoute ceci ; “Le signe le plus infaillible et le plus indubitable pour distinguer un hérétique, un homme de mauvaise doctrine, un réprouvé, d’avec un prédestiné, c’est que l’hérétique et le réprouvé n’ont que du mépris ou de l’indifférence pour la Très Sainte Vierge, tâchant, par leurs paroles et exemples, d’en diminuer le culte et l’amour, ouvertement ou en cachette, quelquefois sous de beaux prétextes”. St Marie Grignon de Monfort, Traité de la vraie dévotion à la Ste Vierge.
Il est aussi curieux que cela arrive en même temps que l’élévation au titre de docteur de l’Egise au Cal Newman qui utilise le titre de co-rédemptrice pour nous enseigner sur Marie.
N’oublions pas que c’est Marie qui écrasera la tête du serpent.
Merci à Benoit XVI de nous avoir ouvert les yeux par sa ‘declaratio’ et ses interviews.
Merci Notre Dame de nous avoir prévenu maternellement de cette affaire par ses apparitions que beaucoup taisent, rejettent ou ignorent ce qui l’a fait pleurer.
et un petit PS : pour quand le changement des paroles de la consécration ?