La dernière vidéo de Dieudonné, postée le 27 août, a pour sujet la décapitation, par l’Etat islamique, du journaliste américain James Foley. Dieudonné ne parle pas d’assassinat mais d’« exécution » (exécution = appliquer la loi, assassinat = meurtre avec préméditation). Puis, sur l’écran, apparaît une photo que Dieudonné prétend avoir été prise au Cameroun, dans les années soixante. On y voit des soldats en armes, blancs, posant auprès de piques sur lesquelles ont été empalées quatre têtes coupées, noires. Le cliché, selon Dieudonné est « contemporain de mon époque », lui qui est né en 1966 et rappelle qu’il est « originaire » du Cameroun. Minute dénonce :
"Première ânerie : le Cameroun, dont la France avait hérité d’une grande partie après la défaite allemande de 1918, a justement été la première colonie d’Afrique à accéder à l’indépendance, le 1er janvier 1960. Avec son habituelle distanciation marquée d’une noire ironie, Dieudonné commente, avec gros plan sur chacune des têtes coupées : « Vous pouvez observer sur cette photo des membres de ma famille », auxquels il donne des surnoms : tonton Pierrot, pépé 404, Coco Bel-OEil, Dédé la patte folle (un voisin celui-là). Si ça l’amuse… Puis…
Puis Dieudonné M’bala M’bala porte cette accusation, gravissime : « Et vous voyez, tout autour des têtes coupées de ma famille, et bien il y a l’armée française, oui, enfin la civilisation qui est venue nous apporter quoi ? Le progrès… Voyez… Donc pour progresser on ne peut pas faire l’économie de certains sacrifices… Faut comprendre… » Comprendre que nous, la France, avons com mis des crimes pire que ceux de l’Etat islamique pour imposer la civilisation à des sauvages récalcitrants… Or il n’y a aucun soldat français sur cette photo ! Aucun ! Ni les casques, ni les tenues, ni les cartouchières – ni l’aspect débraillé des hommes… – ne sont ceux de l’armée française. Et pour cause : les soldats photographiés sur ce cliché sont des soldats portugais ! L’image a d’ailleurs déjà été utilisée, notamment pour dénoncer les crimes portugais… au Mozambique, ce qui est un peu plus vraisemblable étant donné l’ancienneté de la présence portugaise au Cameroun, bien antérieure… à l’invention de la photographie."