Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Simple médecin, Je ne suis pas là pour dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire sur ce sujet tellement clivant intime et difficile à aborder dans toutes ces facettes (viol/ enfant non désiré/malformation…). Sujet qui reste inabordable dans la société ou les médias car verrouillé par le militantisme pro avortement.
Il me semble toutefois nécessaire de rappeler quelques faits scientifiques et biologiques sur l’embryon et que chacun puisse en conscience faire ensuite ce qui lui semble juste.
Première désinformation voir mensonge véhiculé par les pro IVG : L’embryon ne seraient qu’un amas de cellules.
Non : L’embryon n’est pas un amas cellulaire (ou un tissu ou tumeur comme on l’entends si souvent), amas cellulaire qui ne possède lui que le patrimoine génétique de son hôte et qui n’a qu’une seule possibilité se diviser en d’autre cellules rien de plus.
L’embryon, lui, a son propre patrimoine génétique distinct du père et de la mère. C’est un être vivant (par définition biologique) humain (patrimoine génétique humain unique) et capable de se développer complétement en un être humain vivant et autonome (ce qui lui donne sa spécificité). un amas de cellules est incapable même mis en culture de se développer en un être humain puis un enfant.
Une étude récente du génome sur plus de 25 ans vient d’être publiée fin 2024 dans Nature par les chercheurs de CODE genetics/Amgen [1] qui ont construit une carte complète de l’ADN humain et de la façon dont il est mélangé lors de la reproduction. Cette étude vient de montrer formellement comment, avant même la fécondation, les gènes des parents se recombinent pour former un être humain unique. Un embryon est humain et unique dès le début et c’est démontré.
Deuxième désinformation : L’embryon c’est le corps de la femme (le fameux « mon corps, mon choix »)
Non, l’embryon est parfaitement distinct (physiquement/génétique) de ce corps et autant issus du père que de la mère mais vit par contre bien sûr à l’intérieur de ce corps féminin qui subit cette grossesse et dont il dépend. C’est un fait. Mais il n’est pas le corps de la femme.
La question essentielle est de savoir si l’embryon est ou non une personne ou quand devient-il une personne :
Pour les partisans de l’IVG, il n’est pas une personne à son commencement (on peut donc légitimement l’éliminer) et il deviendrait « par miracle » une personne à partir d’un certain moment… (lequel ?)
Pour nous il est une personne et ce dès le début.
La science ne permet pas de déterminer quand un embryon a sa propre autonomie de conscience. Son développement est un continuum de la fécondation à la naissance : comment pourrions-nous affirmer (alors qu’il est montré son caractère humain et unique dès le début) qu’à un moment il n’est rien et qu’à un autre (totalement arbitraire) il deviendrait un bébé digne d’être aimé et gardé ?
Ce que l’on sait : à 33 jours on constate un développement différencié du cerveau avec un développement thalamique complet à 20-24sem. Il est montré qu’ à cette date le fœtus ressent la souffrance signe d’une conscience minimale [2].
Personne ne peut se prononcer de manière certaine sur la nature de l’embryon : en vertu du principe de précaution chère à la médecine cela devrait suffire à le considérer comme une personne.
Quelle hypocrisie dans la société : Quand l’embryon puis fœtus est désiré, c’est bien un bébé et, s’il devait par exemple naître grand prématuré vers 22-24 semaines, on attendrait naturellement que la médecine fasse tout pour le sauver. Mais, s’il n’est pas désiré, alors il devient par enchantement un vulgaire amas de cellules dont on peut se débarrasser.
Que certains professionnels de santé veuillent ou acceptent de pratiquer des avortements c’est triste, c’est leur choix, c’est ainsi. Mais comment ces professionnels, instruits, intelligents peuvent justifier d’une telle “schizophrénie” face à un embryon en niant ce qu’il est malgré l’évidence et les preuves et quand on a les connaissances médicales et scientifiques qu’ils ont.
La réaction du monde médiatique ou médical dans sa majorité est consternante. Et elle est sidérante quoi que totalement prévisible vu le formatage des esprits depuis la loi Veil, Formatage tel qu’on a même fait oublier que la loi Veil dépénalisait l’avortement dans des cas extrêmes de détresse avérée, bien loin de la banalisation actuelle.
La question de l’avortement est prise en otage en France par des militants, par le gouvernement et certains soignants qui ne cessent de revendiquer toujours plus de « droit ».
Ils voudraient même contraindre s’ils le pouvaient tous les soignants à y participer et en faire un soi-disant « acte médical » or ce n’est pas un acte médical de soin.
Appelons un chat un chat : c’est l’élimination pure et simple d’un être humain biologique dans sa phase de développement précoce. Comment peut-on appeler ou nommer? Comment peut-on imaginer contraindre des soignants à y participer sans consentement libre et éclairé ?
Si la femme est libre d’avorter en France, elle devrait aussi être libre de ne pas avorter et pour cela devrait avoir un vrai choix, une vraie alternative : pour l’avoir faut-il encore qu’elle en ait les moyens en étant instruite de manière loyale et honnête sur la nature de l’ embryon et de ce que l’IVG implique et que on lui apporte si besoin les aides (financières / entourage) pour lui proposer une vraie alternative crédible.
Dr Pontier
références:
[1] https://www.nature.com/articles/s41586-024-08450-5
[2]https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/201429