Lu sur le blog de la Liberté scolaire :
"Selon son programme électoral, Nicolas Sarkozy souhaite permettre aux enseignants volontaires de passer plus de temps à l’école, moyennant une substantielle augmentation de salaire. Pour quoi faire ? Des cours en plus, du soutien scolaire et du travail administratif, répond son entourage. Pour Michel Valadier (photo), directeur du lycée hors contrat Saint-Dominique, situé au Pecq (78), rémunérer certains travaux administratifs est une « fausse bonne idée ».
« S’il s’agit de permettre au professeur d’assurer ses tâches administratives, il faut alors relever l’existence d’un piège : actuellement, la saisie des notes, la préparation des conseils de classe, des sorties de classes, etc., sont des tâches considérées comme faisant partie de la mission du professeur, et ne sont pas rémunérées spécifiquement. Si l’on commence à vouloir confier des tâches administratives à des enseignants volontaires, les tâches évoquées plus haut risquent alors d’être en partie prises en compte dans celles qui ouvriraient droit à un temps de travail indemnisé en plus des cours et des corrections. Vous imaginez alors les effets secondaires : chaque tâche qui ne sera pas directement liée à l’enseignement - cours et corrections - fera l’objet de revendications de complément de salaire. A force de raisonner « tâches indemnisées », on crée une mentalité de « tâcheron » ; ce phénomène est bien connu dans les entreprises et combattu ! Le professeur ne doit pas contracter une mentalité de rémunération à la tâche mais se penser, telle une profession libérale, comme responsable d’un service à la personne qui constitue un tout.
L’idée d’identifier du temps pour des tâches administratives a donc tout l’air d’une fausse bonne idée et peut entraîner une modification néfaste et incontrôlable des mentalités, à l’instar de ce qui s’est passé avec la mise en place des 35 heures."
throp
Pour Sarkö, les idées les plus fausses sont intéressantes si elles le valorisent avant le 22 avril. Il compte beaucoup sur les suffrages des naïfs.
CV
L’analyse de M. Valadier est très juste; quoiqu’on en pense, la plupart des enseignants consacre déjà plusieurs heures par semaine à des tâches annexes aux seuls cours. 500 euros de plus pour continuer à faire la même chose, je suis preneuse. Cette proposition de Sarkozy véhicule encore une fois l’idée que l’enseignant se contente d’assurer ses 18h de cours, et rentre chez lui vaquer à d’autres occupations. De plus, s’il s’agit d’effectuer les préparations et corrections sur place, il faudra prévoir un lieu de travail décent (quelques ordis dans une petite salle pour accueillir des dizaines de profs…) Cette idée pourrait s’avérer très onéreuse, et elle est pour l’instant très vague, et très éloignée de la réalité de l’enseignement.
C.B.
Les (à l’époque) 39 h de présence par semaine dans l’établissement scolaire avaient déjà été agités par la gauche (Madame Royal si mes souvenirs sont bons?); mais quel chantier à prévoir pour construire un bureau pour chaque enseignant. Est-ce pour relancer le bâtiment?
Ensuite, il faudra l’équiper, à moins qu’on ne compte sur la mode du BYOD et qu’on imagine que les dossiers et paquets de copies peuvent s’empiler par terre?
rachida
Merci Monseigneur pour ces propos clairs.
Quand fera-t-on, à nouveau apprendre par coeur au KT, les 10 commandements , repères pour nos jeunes…