Benoît XVI a envoyé au Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (F.A.O.), Monsieur Jacques Diouf, une lettre à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Alimentation 2008 :
" Le premier engagement est celui d’éliminer les raisons qui empêchent un respect authentique de la dignité de la personne. Les moyens et les ressources dont le monde dispose aujourd’hui peuvent procurer une nourriture suffisante pour satisfaire les nécessités croissantes de tous (…)Les motifs de cette situation dans laquelle souvent coexistent abondance et pénurie sont nombreux. On peut ainsi nommer la course à la consommation (…) ou le manque de volonté résolue pour conclure des négociations (…) L’absence d’administration correcte des ressources alimentaires causée par la corruption dans la vie publique ou les investissements croissants vers des armes (…)
Ces motifs très divers trouvent une origine dans un faux sens des valeurs sur lesquelles devraient se baser les relations internationales, et en particulier dans cette attitude diffuse dans la culture contemporaine qui privilégie seulement la course aux biens matériels, oubliant la véritable nature de la personne humaine et ses aspirations les plus profondes.
Une campagne efficace contre la faim demande donc beaucoup plus qu’une simple étude scientifique pour faire face aux changements climatiques (…) Il est nécessaire, avant tout, de redécouvrir le sens de la personne humaine, dans sa dimension individuelle et communautaire, depuis le fondement de la vie familiale, source d’amour et d’affection dont provient le sens de la solidarité et du partage (…)
Dans tous ces efforts, l’Église catholique vous est proche (…) Ceci signifie concrètement l’ouverture à la vie, le respect de l’ordre de la Création et l’adhésion aux principes éthiques qui sont depuis toujours à la base du vivre social."