Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France, a été interrogé dans La Croix, à la suite de l’entretien donné par Emmanuel Macron concernant la loi sur la fin de vie. Mgr de Moulins-Beaufort déclare :
[…] Le président a annoncé depuis longtemps ne pas vouloir brusquer les esprits sur les sujets sociétaux. Il a reçu beaucoup de personnes, y compris les responsables de culte, c’est indéniable. Mais il est habile aussi. Il parvient à reprendre et à approprier au texte annoncé notre grand point d’insistance qui est la fraternité. Appeler « loi de fraternité » un texte qui ouvre à la fois le suicide assisté et l’euthanasie est une tromperie. Une telle loi, quoi qu’on veuille, infléchira tout notre système de santé vers la mort comme solution.
Dans l’interview accordée à La Croix, Emmanuel Macron ne parle ni d’euthanasie, ni de suicide assisté mais d’aide à mourir. Quelle est votre première réaction ?
C’est de la rhétorique. En réalité, le texte ouvre la voie aux deux possibilités en même temps. Nous, évêques, demandons que la société aide à vivre et à vivre jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Ce qui aide à mourir de manière pleinement humaine, ce n’est pas un produit létal, c’est l’affection, la considération, l’attention. […]
Emmanuel Macron a présenté quatre conditions pour que le patient puisse demander une aide à mourir : ces conditions vous paraissent-elles suffisantes pour réglementer l’aide à mourir et respecter les personnes ?
Le texte, à ce qui en est dit, limiterait le sujet avec précision. Mais permettez-moi de rappeler que la loi en France est faite ultimement par le Parlement. Comment le débat y sera-t-il maîtrisé ? […]
La personne habilitée à procéder au geste létal pourra être le patient lui-même, une personne de confiance ou encore le personnel médical. Nulle part n’apparaît une clause de conscience spécifique : n’est-ce pas un manque ?
Cette absence est caractéristique, je le crains, de la philosophie globale de ce texte. Quel est, quel sera notre pacte social ? Je suis stupéfait que les Ehpad soient mentionnés parmi les lieux possibles. Comment réagiront les autres résidents ? À quel double jeu veut-on contraindre les personnels soignants ?
Une partie importante du projet de loi porte sur les soins palliatifs. N’est-ce pas la meilleure réponse à la détresse qui touche les patients et les familles ?
Je ne vois pas que ce soit une partie importante du projet. À ce stade, il n’y a que des promesses vagues, comme depuis vingt ans. Nous avons besoin, non seulement d’unités de soins palliatifs, mais du développement d’une culture de l’accompagnement de la douleur depuis le commencement de la prise en charge des patients. Le président en parle, mais il faut des actes concrets.
[…] Le moindre mal reste un mal. Le projet actuel mêle les deux gestes. La foi chrétienne éclaire en profondeur notre conception de la vie et de nos responsabilités humaines, mais il n’y a pas besoin d’être chrétien pour penser qu’une société se grandit en refusant de donner la mort et en mobilisant ses forces pour accompagner chacun jusqu’au bout de sa vie. Il n’y a pas besoin d’être chrétien ni même de croire en Dieu pour comprendre le danger qu’il y a à ce qu’une société participe à mettre fin à une vie humaine. […]
Que voulez-vous dire aux catholiques ?
Ils ne sont pas seuls à penser que la vie humaine mérite d’être accompagnée jusqu’au bout et à ne pas vouloir d’un tel texte. Ils ont comme citoyens une responsabilité à exercer pour que notre pays approfondisse son service de tous. Ils peuvent s’engager davantage encore pour soutenir ceux et celles qui s’approchent de la mort. Il vaut la peine qu’ils encouragent leurs parlementaires à ne pas se laisser entraîner par des émotions ou par la peur d’être traités de conservateurs. C’est un faux progrès que d’offrir la mort comme solution.
colcombet
Mais qu’ils disent enfin : ” les catholiques ne devraient pas voter pour le parti d’un tel président aux européennes. ”
Non, il y aura encore à coup sûr des recommandations des évêques pour ne pas voter pour les “estrêeeemes …”
jr47
En même temps les extrêmes ne sont pas vraiment pour le soin de ma vie. Le RN a voté massivement contre l’avortement dans la constitution. Contrairement aux LR.
Michel Janva
Vous voulez dire pour.
jr47
Oui, pardon !!
colcombet
Certes RN et LR ne sont pas mieux vis à vis de l’avortement.
Mais Marion en revanche est courageuse en la matière et le seul parti avec celui de Poisson a avoir la même position que l’Eglise mais les évêques continueront à préférer LR voire Macron parce que Marion n’est pas pour le grand Remplacement comme les évêques le sont .
D’ailleurs ils sont très irresponsables en la matière. Ils feraient mieux de faire bon accueil aux musulmans convertis aux catholicisme , ce qui n’est pas le cas actuellement car ils ont peur d’être accusés de prosélytes par leurs compères dans le dialogue interreligieux les imams
ThMortier
Ah, tiens, Moulins-Beaufort, décoré par Moussa Darmanin pour sa soumission, se réveillerait-il ? Mieux vaut tard que jamais.
jr47
Décidément les lecteurs du salon beige ont un rapport de défiance vis à vis de l’Eglise. Votre message est assez pitoyable. M, Darmanin s’appelle Gerald ! Qu’on l’aime ou pas c’est son prénom usuel. Vous semblez aveuglé par votre bêtise. Réjouissez vous qu’un évêque prenne la parole sur ce sujet au lieu de sans cesse chercher la p’tite bête.
Cosaque
“Les” lecteurs et “des” lecteurs, ce n’est pas pareil et c’est plus respectueux ;-)
lavergne21
je me réjouis de ce réveil. Ce n’était pas le cas pour l’avortement !
zongadar
Moi, ça ne me choque pas ‘loi de fraternité’ puisque c’est la fraternité maçonnique la seule que connait macron.
(avec un peu d’ironie, je précise)
zongadar
Je poursuis : en fait, c’est vraiment terrible de voir l’espèce d’aveuglement qu’ont certaines personnes à ne pas voir ce qui est montré : c’est la suite de la Bête est là, de son élection à 66.06%, du 666 dans le sigle du Wef dont macron est young leader, du 6 à table, du 6 pieds de distanciation, du 18 à la messe (si j’ai bonne mémoire, en Belgique) etc. etc, etc…il serait temps de se réveiller, macron n’est pas un ‘doudou’, ni un gamin qui a mal appris son catéchisme. Le Times avec sa couverture affichant un macron à cornes lui, ne se trompe pas.
Garde67
Jrl47 a raison, il faut respecter nos adversaires et même “aimer nos ennemis”. Ne sombrons pas dans l’invective comme le font nos ennemis à notre égard. Nous avons mieux à faire : réveiller les consciences anesthésiées par le mensonge. C’est là, la meilleure manière qui désarmera l’adversaire.
Ceci dit, nous pouvons tous être d’accord : le Mal se déchaîne et il s’en prend violemment aux plus faibles d’entre nous : l’enfant à naître comme la personne âgée ou handicapée. La “culture de mort”, selon saint Jean-Paul II, ou celle “du déchet”, selon le pape François, atteignent le fœtus et l’embryon comme le vieillard.
Le lien avortement et euthanasie n’est pas à prouver : il est évident.
Réjouissons-nous de disposer encore d’un média libre, comme le présent “Salon Beige” pour faire avancer cette prise de conscience, ce réveil d’esprits engourdis et de réchauffer les tièdes.
L’Église de France ne peut plus rester pétrifiée par le scandale des abus et, y trouver prétexte à ne pas réagir. Car, la pédophilie, encouragée par un intellectualisme soixante-huitard, a pu pénétrer dans l’Église par effraction avec la complicité, du moins la négligence et l’inconscience de certains de ses membres.
C’est donc bien par un surcroit de conscience et de vérité que l’Église trouvera les moyens de s’opposer aux crimes de l’avortement et de l’euthanasie.
J’ose l’affirmer, l’Église catholique est la seule Église qui soit en mesure de lutter contre le mal. Elle dispose du Catéchisme et d’une solide Doctrine sociale. Ce moment est historique. C’est un moment de vérité. L’Église n’est pas de ce monde, même si elle est dans le monde. L’ouverture au monde ne doit se faire qu’avec un grand discernement. L’Évangile de la Vie n’est pas négociable : “Tu ne tueras pas” est un universel commandement qui ne souffre d’aucune compromission. La conception d’un enfant jusqu’à la mort naturelle n’est pas un sujet de négociation.
Encourageons donc nos évêques, nos prêtres pour, qu’en restant fidèles à l’Évangile, ils soutiennent les laïcs engagés dans le combat pour la Vie.
margot
La CEF sortirait du coma ? Ou est-ce encore trop tôt ?
lavergne21
“rien n’est tard” (proverbe africain)
Janot
Ouh là ! Il va se faire mal voir par les zotorités !