Voici le courrier de l’archevêque d’Avignon :
Avignon, le 27 juillet 2020
A mesdames et messieurs les députés et sénateurs de Vaucluse.
Chère madame, cher monsieur,
Alors que nous traversons une crise économique sans précédent, alors que de plus en plus de familles se trouvent en grande précarité, alors que la crise du Covid 19 sévit et que les clusters se multiplient, alors même que tous les sondages laissent entendre que la question de la loi de bioéthique n’est plus du tout une priorité pour l’ensemble des citoyens de notre pays, et en plein été, de manière camouflée, pour éviter les vagues, le parti majoritaire a pris l’initiative de faire passer à marche forcée un projet de loi qui, s’il avait le courage de le proposer à référendum, serait rejeté à une large majorité !
Sur ce sujet, la République en marche ne semble plus s’intéresser au bien commun et à l’intérêt général de la société, mais à un calendrier idéologique. Comme toujours, ils travestissent le langage pour le banaliser et prétendent ensuite mettre en place le meilleur des mondes au nom d’une anthropologie dont personne ne sait où elle nous conduira.
Si cette loi passe, une femme pourra donner un de ses ovocytes fécondés à sa compagne, il sera implanté dans son utérus pour qu’elles soient toutes les deux mères, gommant toute référence à l’importance d’un père et d’une vraie paternité pour la croissance et la vie d’un enfant.
Si cette loi passe, les modifications génétiques des embryons humains seront légalisées et nous assisterons à l’apparition d’enfants transgéniques.
Si cette loi passe, il sera possible de fabriquer des embryons chimères homme animal par insertion de cellules-souches dans des embryons d’animaux !
Si cette loi passe, nous assisterons à la fabrication de bébé médicaments, embryons créés pour faire progresser la recherche dans tel ou tel domaine.
Mesdames et messieurs les députés et sénateurs du Vaucluse, je vous supplie de refuser une telle parodie parlementaire. L’homme mérite mieux que tout cela et il est important de ne pas céder à un courant largement minoritaire, alors que notre société s’enfonce dans une crise dont elle n’est pas près de sortir.
Je joins à ma lettre une note de la conférence des évêques de France qui est une réflexion de bon sens face à la gravité des projets annoncés.
Je vous assure, mesdames et messieurs, de mes sentiments respectueux tout en vous demandant de vous opposer de toutes vos forces à un tel projet.
+ Jean-Pierre Cattenoz
archevêque d’Avignon