Mgr Rey a publié un texte à l’approche des élections présidentielle et législatives :
"Qu’est-ce qui est en jeu au cours des élections ? Promouvoir une société qui construise progressivement le bien commun et où l’homme se trouve placé au centre.
En tant qu’institution, l’Eglise garde une distance par rapport à la campagne électorale. Mais nous gardons mémoire de cette réflexion de Benoît XVI : “L’Eglise […] ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart de la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle, et elle doit réveiller les forces spirituelles sans lesquelles la justice, qui requiert des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer.” (Deus Caritas est)
Le Pape souligne d’abord la place de la raison dans le choix politique. Le poids excessif de l’instant et de l’émotionnel dans l’information médiatique, enferme souvent les prises de position dans un jeu de miroir, dans une stratégie démagogique de manipulation de l’opinion. La vie politique perd alors de son crédit. La confiance en la démocratie participative en sort altérée. Toute élection sollicite de la part des citoyens de dépasser les intérêts individuels et les corporatismes pour envisager l’intérêt général. En votant, suis-je guidé par le désir de participer à l’amélioration de la vie commune ?
Dans une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 2003, signée par le Cardinal Josef Ratzinger, l’actuel Pape rappelait les principes non négociables auxquels sont attachés les catholiques dans leur engagement politique et dans leurs choix politiques. “Ces principes moraux n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis […]“
“En privé, j’adhère à la morale catholique. Mais ma morale ne doit pas entrer en ligne de compte dans le vote des lois”, disait récemment un parlementaire. Comme si la loi n’avait rien à faire avec la morale, et que celle-ci s’énonçait au gré de mouvements volatils de l’opinion et des impératifs de l’utilitarisme. L’éthique serait issue des urnes. Pour un chrétien, la dignité objective de l’être humain est fondée sur une vision de la personne voulue et aimée par Dieu, et sur l’unité du genre humain, fondée sur le respect accordé à chacun, en particulier vis-à-vis des plus faibles et des exclus."
RC
“L’éthique serait issue des urnes”
Mais oui, justement ! Et c’est bien là la contradiction fondamentale de la démocratie !
Maurice B.
Sans être démocrate chrétien (c’est à dire plus attaché à la démocratie qu’au Christ), il me parait que dans tout système, sans l’adhésion profonde de chacun à Dieu et et ses commandements, il ne peut y avoir de société chrétienne : la société si raffinée d’Ancien régime a accouché de la terreur de 1793……