11 cardinaux apportent un éclairage pastoral fondé sur la fidélité à la doctrine catholique dans un livre à paraître aux éditions Artège: Le Mariage et la famille dans l’Église catholique, qui met notamment l’accent sur la vraie notion de miséricorde face au drame des couples séparés et divorcés. L'Homme Nouveau en publie quelques extraits dans son dernier numéro. Le cardinal Carlo Caffarra, archevêque de Bologne (Italie) a publié un texte intéressant, Miséricorde et conversion, dont voici un extrait :
"L’annonce de la miséricorde – la conversion offerte à ces personnes [les "divorcés-remariés"]– est celle de l’offre du pardon de Dieu et, donc, de l’exigence de la conversion. Mais la conversion de quoi ? D’un état de vie qui contredit objectivement le bien de l’indissolubilité donné par Jésus. Cette contradiction, sur le plan des actes, s’appelle l’adultère.
Comme je l’ai déjà dit, la conversion a pour origine un jugement de valeur : « J’ai péché, je vis en situation d’adultère » ; et pour conclusion une décision : « Je quitte cet état » (jugement + décision = repentir).
« Je quitte » signifie réellement la séparation physique du conjoint supposé, car c’est le seul moyen de rompre l’état adultérin. Bien sûr, il peut y avoir des circonstances qui, moralement, empêchent objectivement la séparation physique. Par exemple : l’éducation des enfants éventuellement nés de l’union adultérine ; les conditions de santé précaires de l’un ou de l’autre conjoint ; le risque de laisser l’autre conjoint à la merci de la grande pauvreté… L’hypothèse est présente dans toute la tradition éthico-pastorale de l’Église et la réponse est unanime : recourir aux moyens de la prudence naturelle et surnaturelle pour abandonner la façon, contraire à la parole de Jésus, dont on vit sa sexualité. Sur quoi se fonde cette réponse, commune, donc, à tous les docteurs de l’Église et théologiens ? Sur la puissance de la miséricorde de Dieu qui pardonne chaque péché ; c’est-à-dire qui entraîne la liberté vers le bien, quelle que soit la situation du pécheur car : « Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 37)."
Qu’implique la réponse de celui qui nie la vérité de cette réponse ? De deux choses l’une : soit cela signifie que l’état adultérin ne perdure pas et alors on ne voit pas ce que signifie l’indis- solubilité du mariage ; soit cela signi- fie qu’il est impossible pour l’homme de se convertir et de vivre dans la chas- teté et, alors, on limite la miséricorde de Dieu. La question de fond est : la- quelle de ces deux réponses est faite « pour la plus grande gloire de Dieu », riche de miséricorde ?