« Jésus veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. À qui embrassera cette dévotion, je promets le Salut. (…) Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira jusqu’à Dieu. »
(Notre Dame à Lucie, le 13 juin 1917)
3e jour : L’enfer
- Invocation au Saint-Esprit
Commencer par invoquer le Saint-Esprit pour qu’Il nous aide à faire une bonne méditation :
Venez Esprit-Saint, emplissez le cœur de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, et il se fera une création nouvelle, et Vous renouvellerez la face de la terre.
Prions : Ô Dieu qui avez instruit le cœur de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même Esprit de comprendre et d’aimer ce qui est bien et de jouir sans cesse de ses divines consolations.
- Enseignements
Le 13 juillet 1917, après avoir appris aux trois petits voyants une prière pour offrir des sacrifices, Notre Dame ouvrit les mains et leur montra l’enfer. Et après la vision, elle leur dit : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. » Notre Dame poursuit ainsi leur instruction sur les fins dernières. Lors de la première apparition, elle avait confirmé l’existence du Ciel et du purgatoire. Dans cette troisième apparition, elle leur montre l’enfer.
La vision de l’enfer
De nos jours, l’enfer est un sujet peu évoqué, voire occulté. Certains clercs vont même jusqu’à nier son existence ou déclarer que, s’il existe, il est vide. Mais, si on veut présenter honnêtement et complètement le message de Fatima, il est impossible de le passer sous silence. Voici la description qu’en fit Sœur Lucie dans son troisième mémoire et qu’elle répéta quasiment mot pour mot dans le quatrième.
« En disant ces dernières paroles, elle [la Sainte Vierge] ouvrit de nouveau les mains, comme les deux mois précédents. Le rayon parut pénétrer la Terre et nous vîmes comme un océan de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s’ils étaient des braises, transparentes et noires ou bronzées, ayant forme humaine qui flottaient dans l’incendie, soulevées par les flammes qui sortaient d’elles-mêmes en même temps que des nuages de fumée, tombant de tous côtés, semblables à la retombée des étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient et faisaient trembler de frayeur. (Ce doit être en regardant cette vision que j’ai dû pousser ce “Aïe !” que l’on dit avoir entendu de moi). Les démons se distinguaient par des formes horribles et répugnantes d’animaux effrayants et inconnus, mais transparentes comme des charbons noirs embrasés. »
Puis Sœur Lucie continue en disant :
« Certaines personnes, même pieuses, ne veulent pas parler aux enfants de l’enfer, pour ne pas les effrayer. Mais Dieu n’a pas hésité à montrer l’enfer à trois enfants, dont la plus jeune avait seulement six ans, et il savait bien qu’elle en serait horrifiée, au point de se consumer de frayeur, je peux presque le dire. »
Un jour, elle écrivit à un séminariste :
« Ne soyez pas surpris si je vous parle tant de l’enfer. C’est une vérité qu’il est nécessaire de rappeler beaucoup dans les temps présents, parce qu’on l’oublie : c’est en tourbillon que les âmes tombent en enfer. Eh ! quoi ? Vous ne trouvez pas bien employés tous les sacrifices qu’il faut faire pour ne pas y aller et empêcher que beaucoup d’autres y tombent ? »
L’enfer existe
Nous devons donc croire à l’existence de l’enfer et, comme les saints, nous devons craindre d’y aller. Saint Paul, ravi jusqu’au septième ciel et riche de mérites, craignait de se damner (1 Cor 9, 27). Quand on demandait à saint Jérôme pourquoi il s’était retiré dans une grotte de Bethléem pour y vivre en ermite pénitent, il répondait : « Je me suis condamné à cette prison parce que je crains l’enfer. » Un grand homme de doctrine et de sainteté comme saint Jérôme craignait l’enfer. Et nous qui n’avons ni beaucoup de doctrine ni de sainteté, nous n’aurions pas à nous préoccuper de l’enfer ?! Au contraire, souvent, avec une légèreté incroyable, nous pensons pouvoir l’éviter sans mérites ni crainte. Nous n’aimons que les discours gais et doucereux, pour une vie chrétienne facile, nourrie de vains « hosanna » et « alléluia ». Certains vont même jusqu’à recommander de ne jamais parler de l’enfer parce que cela « impressionne », oubliant que, dans l’Évangile, Jésus n’a pas parlé de l’enfer seulement quelques fois, mais 18 fois !
De son côté, l’Église a toujours affirmé l’existence de l’enfer et son éternité. Voici par exemple la définition du catéchisme de saint Pie X (3e partie, n° 46) :
« L’enfer est un lieu de tourments auquel sont condamnés tous ceux qui par leurs crimes se sont révoltés contre l’ordre de la Providence ou de la prédestination et ont été fixés dans ces crimes de façon à ne s’en convertir jamais. »
Le concile Vatican II lui-même a rappelé l’existence d’un feu éternel dans Lumen gentium n°48 :
« Il faut veiller constamment pour que nous méritions d’entrer avec Lui aux noces et d’être comptés au nombre des bénis, et non pas de recevoir l’ordre, comme des serviteurs mauvais et paresseux, d’aller dans le feu éternel, dans les ténèbres extérieures où « il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Donc l’enfer existe. C’est la terrible condamnation de ceux qui meurent en état de péché mortel. « Ils iront au châtiment éternel. » (Mt 25, 46) Mais ne vont en enfer que ceux qui veulent y aller. Dieu nous a créés pour le Paradis et nous donne les moyens d’y parvenir. Toutefois, Il nous laisse libres d’accepter ou non. Et celui qui refuse sait qu’il perdra le paradis pour aller en enfer. Il le veut librement. On ne peut pas reprocher à Dieu de ne pas respecter la liberté de l’homme !
Les peines de l’enfer
Or quelle folie de renoncer à Dieu, de perdre le Paradis pour se précipiter dans les horreurs de la demeure des démons ! La vision béatifique de Dieu, l’union à Jésus et à la Sainte Vierge, la compagnie des anges et des saints… tous ces biens seront perdus, ce qui constitue la peine du dam. Mgr Gaume disait que « la peine du dam est le regret d’avoir perdu Dieu ; c’est la plus grande peine que puisse éprouver une créature raisonnable ». Et saint Alphonse de Liguori écrit : « Ni le feu, ni les ténèbres, ni l’infection, ni aucun autre des tourments réunis dans l’enfer, cette prison des désespérés, n’en constituent la plus grande peine : ce qui fait proprement l’enfer, c’est la peine du dam, ou la douleur d’avoir perdu Dieu. »
En enfer, il y a aussi la peine des sens. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel vont immédiatement aux enfers où elles subissent le « feu éternel » (Mt 18, 7) et sont « en proie à des tourments » (Lc 16, 23). Jésus enseignait : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais qui ne peuvent tuer l’âme. Craignez plutôt Celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la Géhenne. » (Mt 10, 28)
La Géhenne est un val profond sur l’un des côtés de Jérusalem. On y jetait toutes les ordures de la ville et on les y brûlait. La Géhenne est l’image la plus expressive que Jésus a utilisée pour représenter l’enfer. L’enfer est donc en quelque sorte la “décharge” du Ciel et de la Terre : là se retrouvent tous les anges rebelles et tous les hommes, pervers et corrompus, morts en état de péché mortel. Tous brûlent d’un « feu qui ne s’éteint pas » (Mc 9, 44), rejetés par Dieu pour l’éternité. Si nous pensions sérieusement à ces paroles de Jésus, qui donc se damnerait ?
Mais n’y a-t-il pas disproportion entre la peine éternelle et les fautes de l’homme ? Non, dit saint Paul, « Car il est impossible, pour ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la douceur de la parole de Dieu et les merveilles du monde à venir, et qui pourtant sont tombés, de les renouveler une seconde fois en les amenant à la pénitence, eux qui pour leur part crucifient de nouveau le Fils de Dieu et le livrent à l’ignominie » (He 6, 6). Et saint Paul ajoute : « De quel châtiment plus sévère pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’Alliance par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce ? » (He 10, 29) Le riche qui durant sa vie n’a pensé qu’aux « somptueux banquets » et le pauvre Lazare qui, au contraire a supporté sa misère, laissant même les chiens lui « lécher les plaies » (Lc 16, 19-31), nous font très bien comprendre ce qui attend les hommes mauvais et les hommes bons. Et saint Thomas enseigne : « De même que la récompense correspond au mérite, de même la peine correspond à la faute. » Aux actions bonnes correspond le Paradis ; aux actions mauvaises (les péchés mortels) correspond l’enfer.
Pour éviter l’enfer
L’enfer est donc, comme le purgatoire, une vérité de foi et l’on ne peut pas se dire catholique si on croit qu’il n’existe pas ou qu’il est vide. L’une des raisons de la venue de la Sainte Vierge à Fatima est précisément de rappeler son existence à une période où on a trop tendance à l’oublier. La Sainte Vierge aurait-elle pris le soin de montrer l’enfer à trois jeunes enfants et de marquer l’importance de son message par un miracle extraordinaire (le miracle du soleil du 13 octobre 1917) pour que, quelques années plus tard, on juge cette notion sans importance, voire surannée ? Car il est impossible d’imaginer que Notre Dame se soit trompée en montrant l’enfer aux trois petits bergers.
Cette vérité est peut-être dure à accepter dans notre monde peu habitué à ce qu’on lui parle des fins dernières en général et de l’enfer en particulier. Pourtant, il suffit parfois d’un regard ou d’une parole vers Jésus ou Marie pour être sauvé, quelles que soient les fautes commises. De nombreuses fois, Jésus remit leurs péchés à ceux qui venaient lui demander sa Miséricorde. Mais, chaque fois, il leur recommandait de ne plus pécher. « Va et ne pèche plus ! » dit-il à la femme adultère. Le bon larron fut même sauvé au tout dernier moment, malgré ses crimes, simplement pour avoir dit : « Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous reviendrez dans l’éclat de votre gloire. » Et Jésus lui répondit : « En vérité, je te le dis : aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le Paradis. » La Miséricorde de Dieu est donc immense : il ne tient qu’à nous de l’accepter ou de la refuser.
Ce moyen n’est pas nouveau puisque déjà, saint Jean Chrysostome disait : « La Miséricorde immense de Marie sauve un grand nombre de malheureux qui, selon les lois de la divine justice, devraient être damnés. »
Mais quel est donc ce moyen si merveilleux qui nous assure le Salut et nous fait éviter l’enfer ? C’est ce que nous verrons dans les prochaines méditations. En attendant, ayons confiance en la Très Sainte Vierge et tournons-nous vers elle, car elle est le « refuge des pécheurs ». Invoquons-la souvent afin qu’elle nous vienne en aide tous les jours de notre vie pour nous guider et ainsi nous éviter l’enfer.
- Court moment de silence
Méditons 5 minutes sur ce que la Sainte Vierge a dit aux trois petits bergers de Fatima ; représentons-nous l’enfer tel qu’elle le leur a montré. Et demandons-lui la grâce de vivre toujours selon la volonté divine, prêts à tout souffrir plutôt que de commettre un seul péché mortel.
- Prière à la Sainte Vierge
Réciter le chapelet (ou au moins une dizaine de chapelet) comme l’a demandé Notre Dame à chacune de ses apparitions à Fatima. (Nous verrons ce point dans la méditation du 4e jour) Demandons-lui les grâces nécessaires pour mener une vie conforme à la volonté divine et ainsi éviter l’enfer.
Offrir les souffrances de la journée à venir pour la conversion des pécheurs.
Terminer par les invocations suivantes :
Cœur Immaculé de Marie, refuge des pécheurs, priez pour nous. (3 fois)
Notre Dame de Fatima, priez pour nous.
Notre Dame du Rosaire, priez pour nous.
Saint François et sainte Jacinthe, priez pour nous.
Sœur Lucie, intercédez pour nous.
pnfo
Bonjour. Ce qui empêche l’Amour, ce n’est pas la haine mais la peur. Aime-t-on vraiment quand on a peur de l’enfer ? Car, dans ce cas là, on n’est pas centré sur l’être aimé mais sur soi. En enfer, n’y aurait il pas aussi de bons catholiques qui, en revoyant leur vie défiler au moment du jugement particulier, chercheront plutôt à se justifier aulieu de demander humblement pardon ? Car si l’on se justifie, c’est qu’on est centré sur soi et non pas sur l’être aimé. Comment le Christ peut nous justifier dans ce cas là ? Or au Paradis, il n’y a que l’Amour. Comme disaient les carmélites de Compiegne, l’important c’est notre decision au moment de la mort. Mais pour avoir l’humilité de prendre la bonne décision, mieux vaut la préparer toute notre vie par des actes d’Amour. Comme nous l’a montré la petite Thérèse en priant pour un condamné à mort, Jésus peut se contenter, dans les cas extrêmes, simplement d’un baiser sur un crucifix. Bien à vous.