Député européen (RN) et vice-président du groupe “Identité et Démocratie”, Nicolas Bay réagit dans Valeurs Actuelles à l’annonce de la mort de Vincent Lambert :
Je ressens surtout aujourd’hui beaucoup de compassion pour l’ensemble de sa famille et de ses proches. C’est une annonce bouleversante, même si ce terrible dénouement était prévisible depuis quelques jours. Aucun d’entre-nous n’aurait survécu à cette absence de nutrition et d’hydratation… Ces 9 jours de résistance devraient interpeller tous ceux qui clamaient que Vincent Lambert était en « fin de vie ».
Emmanuel Macron affirmait récemment qu’il ne lui appartenait pas d’intervenir dans l’affaire Vincent Lambert. Pourtant, après la décision de la Cour d’Appel favorable aux parents de Vincent, c’est le gouvernement qui a orchestré le pourvoi en Cassation. Quel rôle l’Etat a-t-il joué dans cette affaire et dans son dénouement ? Comment expliquez-vous cette attitude d’Agnès Buzyn ?
Dans le cas de Vincent Lambert nous n’avons pas été confrontés à de l’acharnement thérapeutique – comme certains ont voulu le laisser penser – mais plutôt à l’acharnement de certains – y compris au sein du gouvernement – à le faire mourrir !
Vous avez écrit ce matin : « Une société qui décide sciemment de faire mourir un homme, parce qu’handicapé, nous conduit droit vers des dérives extrêmement dangereuses ». De quelles dérives parlez-vous ?
« Le faire mourir consisterait à le priver de nourriture. Il n’est branché à rien. Quelle souffrance voudriez-vous abréger ? » Ces mots ne sont pas de la mère de Vincent Lambert, mais de l’épouse de Jean-Pierre Adams, le célèbre footballeur tombé dans un état végétatif depuis un accident d’anesthésie en 1982. Il y a aujourd’hui autour de 1500 personnes en France dans une situation similaire (état végétatif ou pauci-relationnel), est-ce à dire qu’on devrait toutes les faire mourir ? […]
Il y a quelques jours un extrémiste vert pouvait écrire « dans les pays occidentaux il y a un premier moyen de réguler la population de façon raisonnablement indolore. Ne pas mettre tout en œuvre pour faire survivre les personnes âgées malades ». Ce n’est pas ce monde au malthusianisme bien-pensant que je souhaite pour mes enfants.