Un lecteur du Salon beige a écrit au député Nicolas Dupont-Aignan le 11 septembre, pour avoir son avis sur la loi de bioéthique. Le député a répondu le 8 octobre, juste après la manifestation monstre de Marchons Enfants… :
Le nombre de courriers que je reçois chaque jour de la part de concitoyens réservés, inquiets voire carrément hostiles à l’ouverture de la PMA aux couples de même sexe, contredit le discours médiatique tendant à faire croire que l’opinion publique serait favorable à une écrasante majorité à l’idée de passer par profits et pertes la notion de paternité.
Contrairement à ce qui est présenté par les ‘’vents dominants’’ comme un combat entre progressistes et conservateurs, le débat entre pro et anti PMA traduit une conception divergente de la réalité physiologique et psychologique de la personne humaine.
En voulant plier la nature à notre désir, en voulant fabriquer des enfants en dehors des relations qui constituent le cadre naturel des naissances, nous acceptons que l’irruption des techniques bouleverse et conditionne notre existence.
Pour ma part, je refuse d’être en qualité de législateur, le complice de l’élimination de la figure paternelle, et je ne pense pas que la défaillance de quelques pères doive invalider le principe de leur fonction irremplaçable dans la construction d’un enfant.
Par ailleurs, je considère que le principe de précaution que nous brandissons si souvent en matière d’environnement, devrait également s’appliquer, en ce qui concerne les enfants à naître, puisque nous n’avons aucun recul pour savoir ce qu’il adviendra d’une génération sans père.
Enfin, quelle est la cohérence de cette volonté de faire droit au désir d’enfant à tout prix dans un pays qui ne cesse année après année de rogner les ailes de la politique familiale mise en place à la Libération ?
Pour toutes ces raisons auxquelles j’ajouterai le droit de chacun de connaître son histoire, sa filiation et ses origines, je ne soutiendrai pas la loi de réforme de la bioéthique.