La stratégie de certains au RN c’est de surtout ne rien dire ou ne rien faire, afin d’éviter les critiques, les attaques, les bévues…
Médiapart relève la frustration de certains électeurs :
« Le RN ne fera rien pour nous. Regarde la députée d’à côté, elle se prend pour Brigitte Macron ! », insiste-t-elle, faisant référence à Christine Engrand, élue dans le Pas-de-Calais, et dont Mediapart a révélé les dépenses très personnelles réalisées avec son enveloppe de frais de mandat. « Ce sont des bourgeois ! », soutient Sophie, une de ses amies, illustrant son propos avec le procès en cours des assistant·es parlementaires du RN.
Sophie s’était déplacée pour Jordan Bardella aux dernières élections européennes, mais elle n’a pas voté RN aux législatives, lassée d’un parti pour lequel elle avait pourtant hésité à tracter. La discussion se poursuit sur le rond-point, mais les deux femmes prêchent un convaincu. Christophe a déjà voté pour Jean-Marie Le Pen et sa fille. Mais depuis 2022, il a choisi Éric Zemmour. « Maintenant, le RN est tellement hanté par la dédiabolisation qu’il ne porte plus aucune idée. C’est un parti qui est devenu peureux », affirme-t-il.
Pour Christophe comme pour d’autres, l’institutionnalisation du RN rime avec l’abandon d’une ambition « anti-système », mais aussi des idées les plus racistes. Géraldine, ancienne gilet jaune à Toulon (Var), a remarqué que beaucoup d’ancien·nes comparses sur les ronds-points, auparavant pro-RN, ont fini par se détourner du parti : « Il y a beaucoup de désabusés qui n’iront plus voter, mais qui gardent leurs opinions racistes. Ils ne veulent plus entendre parler de politique, c’est plutôt l’anarchisme, l’idée que c’est à nous, le peuple, d’aller destituer Macron. »
Car le RN a choisi de ne pas soutenir la proposition de destitution déposée par La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. Or l’idée de renverser le président de la République avait largement motivé le vote d’une frange de l’électorat de Marine Le Pen, notamment parmi les gilets jaunes qui étaient tentés par l’extrême droite. « À l’époque, on venait d’horizons très différents, mais on se retrouvait sur une chose : faire tomber Macron. Quand la dissolution est arrivée, l’option Marine Le Pen était selon moi la meilleure pour y arriver », justifie Lisa, qui a participé aux mobilisations de 2019.
Samedi 12 octobre, cette assistante maternelle a renfilé sa tenue fluo à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) pour retrouver ses ancien·nes camarades de manifestation. Jointe par téléphone, elle raconte s’être reconnue dans les propos tenus cet après-midi-là par Jérôme Rodrigues, l’un des leaders du mouvement : « Vous avez une Marine Le Pen qui, à défaut de faire élire Macron, […] valide le gouvernement de Macron ! Si vous êtes gilet jaune, vous êtes anti-Macron. Et Le Pen, elle vous a trahi. Votre carte d’électeur, c’est une carte de cocu ! », avait-il lancé.
Lisa, qui élève seule ses trois enfants au Grand-Quevilly, dans le prolongement de la banlieue ouvrière historique de Rouen, explique avoir vécu deux déceptions politiques. La première, après avoir vu le RN interdit de former un gouvernement alors que le parti avait selon elle « largement gagné ». La seconde, après avoir constaté le maintien au pouvoir des macronistes « avec la tolérance de Le Pen ». « Moi, je ne suis pas d’accord avec la gauche, mais j’ai signé pour la destitution tout de suite, sans regarder la couleur », poursuit-elle, en référence à la pétition lancée par LFI en soutien à sa proposition de destitution.
Le texte n’a finalement même pas été soumis au débat dans l’hémicycle, la conférence des président·es de l’Assemblée ayant refusé son examen, aidée par l’abstention du RN. « J’étais dégoûtée. Le RN nous a lâchés aux portes de l’Assemblée », commente Lisa. Le refus du groupe de Marine Le Pen de censurer le gouvernement Barnier a aussi amplifié la colère d’une partie de l’électorat du RN. Sur les réseaux sociaux, les arguments de la triple candidate à la présidentielle pour justifier une telle bienveillance peinent à convaincre ses anciens soutiens.
« Je ne voterai plus pour Le Pen », écrit par exemple Alexandre dans un groupe de gilets jaunes toujours actif sur Facebook. Le post a entraîné des dizaines de commentaires similaires. « Le RN, j’ai toujours voté pour eux, maintenant je n’ai plus confiance », assure Marylise. « Trahison de tous ses électeurs qui ne voulaient plus de Macron », renchérit Pascale. […]
Denis
Un article en écriture inclusive sur LSB ! La déconstruction de la France franchit le mur du son..
Michel Janva
C’est l’article de Mediapart
Langon
C’est sur que le R.N n’avait aucun intérêt à se couper ainsi de sa base électorale. Ce n’est pas ainsi qu’il pourra gagner en 2027.
T.DAUBRICOURT
La désillusion face à la politique de “normalisation” du RN est réelle et légitime. Pour autant, faut-il pratiquer la politique de la “chaise vide” ?
Qui à la place du RN ? Ne plus voter ? C’est exactement ce qu’espère nos ennemis.
Zemmour s’est sabordé lui-même et ne représente plus rien. Finalement, il n’aura été qu’un phénomène médiatique sans lendemain.
Le combat politique ne se gagnera que sur le terrain, par un engagement de chacun. Nous avons tous été déçus par telle ou telle personnalité politique. Cela ne doit pas être une raison pour abandonner le terrain à la gauche (y compris au sein du RN qui, officiellement, n’est “ni de droite, ni de gauche” ……..
Cro-Magnon
Si c’est bien “nos ennemis” le sujet, il aurait fallu écrire : c’est exactement ce qu’espèrent nos ennemis.
Montalte
Je les comprends mais voter pour qui ? Zemmour ? Il faudra qu’il calme sa Knafo pour recoller les morceaux avec la frange Marion/Sens Commun ? Ces derniers ? Ils ont multiplié les erreurs et les lâchages. Qui peut avoir la moindre confiance en un Guillaume Peltier ?
Le seul espoir réside en une union entre Marion, Reconquête et peut-être les DL tendance Bellamy. On en est loin et, si leur union arrivait, il faudrait des années pour s’imposer. Mais je ne vois pas d’autre solution.