"La mort est pour beaucoup de nos contemporains une pierre d’achoppement : lieu du doute, parfois de la révolte, souvent de l’angoisse, d’autant plus que la vie est plus facilitée et que les progrès de la science médicale semblent illimités. « La foi en la résurrection des morts et l’espérance de la vie éternelle ouvrent notre intelligence au sens ultime de notre existence : Dieu a créé l’homme pour la résurrection et la vie […] Privé de la lumière de la foi, l’univers entier périt, prisonnier d’un sépulcre sans avenir ni espérance » (Benoît XVI). Notre société ne manque pas de symptômes de désespérance : une société de seniors qui tue ses enfants, autorise la destruction des embryons et s’apprête à instituer légalement, à travers le dépistage systématique de la trisomie 21, un eugénisme d’Etat, est une société suicidaire qui manque cruellement de perspective d’avenir et tourne le dos à la civilisation de l’amour ! Une société qui exorcise son angoisse dans le plaisir ou la violence, est une société qui peine à trouver un sens à la vie !
Nous croyons, nous, en un Christ que la mort n’a pas pu retenir en son pouvoir, un Christ sorti vainqueur du tombeau, un Christ ressuscité qui est vivant pour les siècles ! La communion avec le Christ en cette vie nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en lui. C’est la bonne nouvelle que l’Eglise n’a pas cessé de communiquer au monde depuis deux mille ans, de génération en génération ! L’Evangile de la résurrection et de la vie est un message attendu aujourd’hui, comme l’attestent les nouveaux baptisés de Pâques, chaque année plus nombreux, comme en témoignent aussi ces jeunes mobilisés pour les JMJ de Madrid en août prochain, comme le proclament ces chrétiens persécutés qui préfèrent perdre leur liberté ou leur vie plutôt que de renier leur foi !
Le Bienheureux Jean Paul II, le Pape de l’Espérance et de l’Evangile de la Vie, jusque dans l’épreuve de la maladie, et qui nous a quittés la veille de l’octave de Pâques 2005, a rendu à l’Eglise sa visibilité, une visibilité qui est l’épiphanie d’une expérience intérieure de Jésus-Christ mort et ressuscité. C’est la grâce que je souhaite à tous les fidèles en cette fête de Pâques : sans cette expérience de foi, l’Eglise n’est qu’une coquille vide, soumise aux aléas des réformes de structure, et incapable de répondre à la quête de sens qui inquiète profondément l’humanité d’aujourd’hui … et l’humanité demeure prisonnière d’un sépulcre sans avenir ni espérance !"