Partager cet article

Pays : International

“Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie”

“Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie”

Dans une vidéo de 2015, Bill Gates débarque sur scène en poussant devant lui une sorte de baril nucléaire et déclare :

« Quand j’étais gamin, la catastrophe dont on avait le plus peur était une guerre nucléaire (…) Mais aujourd’hui, le plus grand risque de catastrophe mondiale ne ressemble pas à ça. Il ressemble à ça. »

Et de montrer, sur son diaporama, la modélisation en noir et blanc du virus H1N1.

« Si quelque chose tue plus de 10 millions de gens dans les prochaines décennies, ça sera probablement un virus hautement contagieux plutôt qu’une guerre. Pas des missiles, mais des microbes. Une des raisons est que l’on a investi énormément dans la dissuasion nucléaire, mais qu’on a très peu investi dans un système pour arrêter les épidémies. Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie. »

Bill Gates prend la parole en avril 2015, soit quelques semaines après le « début de la fin » de l’épidémie du virus Ebola. Touchant d’abord le sud-est de la Guinée en décembre 2013 avant de s’étendre à toute l’Afrique de l’Ouest, cette épidémie avait fait, selon le bilan de l’OMS (bilan sous-évalué, de l’aveu même de l’institution), au moins 28 000 cas pour plus de 11 000 décès.

« En fait, s’il y a une chose positive qui peut ressortir de l’épidémie d’Ebola, c’est que ça sert d’avertissement, de prise de conscience, pour se préparer. Si nous commençons maintenant, nous pouvons être prêts pour la prochaine épidémie. »

Sommes-nous prêts ?…

Dans Le nouveau rapport de la CIA : comment sera le monde en 2025 ?, dont l’édition française est parue aux éditions Robert Laffont en février 2009, une partie intitulée « Le déclenchement possible d’une pandémie mondiale » résume les mêmes craintes. « L’apparition d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse » fait partie des (nombreuses) prédictions de ce texte, rédigé par des experts du renseignement américain. Sur la question de la naissance du virus, ce rapport suggère même que

« si une maladie pandémique se déclare, ce sera sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail. » « Il faudrait des semaines pour que les laboratoires fournissent des résultats définitifs confirmant l’existence d’une maladie risquant de muter en pandémie, poursuit la CIA (…) En dépit des restrictions limitant les déplacements internationaux, des voyageurs présentant peu ou pas de symptômes pourraient transporter le virus sur les autres continents. »

Plus récemment, un rapport mené conjointement par l’ONG Nuclear Threat Initiative et le centre de recherche de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health publié en octobre 2019 montre qu’aucun pays, « y compris les plus développés », n’est prêt à faire face à « une épidémie ou à une pandémie. » Le co-président de l’association, Ernest Moniz, évoque des résultats « alarmants » et des gouvernements « qui n’investissent pas suffisamment pour se préparer aux risques biologiques. »

« Les risques augmentent, dans de nombreux cas plus rapidement que les systèmes de santé, la sécurité, la science et les gouvernements ne peuvent suivre. Nous devons nous assurer que tous les pays sont prêts à faire face à ces risques. La plupart ne disposent pas des capacités nécessaires et des systèmes de santé indispensables pour combattre les épidémies et les pandémies. »

À travers une analyse comparative des systèmes de sécurité sanitaire dans 195 pays, les analystes parviennent à la conclusion d’un indice de GHS (« Global Health Security index ») évalué à 40,2 sur 100. Même parmi les 60 pays à revenu élevé évalués, le score moyen est fixé à 51,9.

Chaque président élu américain reçoit, lors de son entrée en fonction, un rapport du National Intelligence Council (NIC, l’une des nombreuses branches des services de renseignement américains) pour répondre à la question « À quoi ressemblera le monde dans vingt ans ? ». Rendue publique début janvier 2017, la dernière édition de ce texte, intitulé Global trends 2035, propose justement le scénario… d’une pandémie mondiale ayant lieu en 2023. A la suite de cet épisode, le commerce mondial et le voyage reculeraient largement, et la planète deviendrait alors « segmentée », « démondialisée »…

Source

Partager cet article

1 commentaire

  1. On peut aussi citer un roman de science fiction paru en 1981 “The eyes of Darkness” de Dean Koontz qui annonce pour 2020, en citant la ville de Wuhan où il existe un laboratoire “secret” en recherches bactériologiques, la création d’un virus, le Wuhan-400, non transmissible par les animaux mais exclusivement d’homme à homme et pouvant créer des pneumonies mortelles…
    Test grandeur nature ? ou simple fiction devenue réelle ?
    https://www.lci.fr/insolite/wuhan-400-un-roman-de-dean-koontz-de-1981-a-t-il-predit-l-epidemie-de-coronavirus-2146589.html

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services