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Pays : Etats-Unis

Obamacare : la sécu à la française

Toujours dans Daoudal Hebdo, à propos de la réforme santé du président américain :

O "la réforme d’Obama […] instaure une couverture sociale destinée à tous, et destinée d’abord à faire concurrence aux assurances communautaires ou privées, pour les supplanter in fine, puisque l’Etat fédéral en a les moyens. (Au fait, c’est aussi cela que les Américains ne supportent pas : que l’Etat fédéral se mêle de questions qui ne le regardent pas.) Les Américains découvrent ainsi avec stupeur un système (le « community rating ») où tout le monde paierait les mêmes cotisations, quel que soit son âge, quel que soit son état de santé, quelle que soit sa façon de vivre. Ils découvrent aussi qu’ils seraient obligés d’avoir un médecin référent et devraient le consulter avant de voir un spécialiste…

Bref, ils découvrent la sécurité sociale à la française. Et l’on se demande vraiment de quoi ils se plaignent, puisque nos dirigeants nous ont toujours affirmé que c’était le meilleur système au monde: tellement excellent que le président des Etats-Unis a fini par décider d’en faire bénéficier les Américains… Ce qui m’amuse est de voir chez nous la façon dont les catholiques pro-vie [lesquels, on ne voit pas NDMJ] répercutent les réactions indignées de leurs homologues américains, et de certains évêques. On a l’impression (en l’absence de commentaires autres qu’une franche approbation) que nos amis ne se rendent pas compte de la similitude des situations. On a l’impression qu’ils seraient prêts à lancer une telle campagne chez nous si par malheur le président français entreprenait une réforme analogue. Alors que nous sommes dans ce système depuis 1946. Ainsi s’exclament-ils avec horreur que les Américains pourraient être obligés de financer l’avortement. Mais c’est ce que nous faisons tous, en France, depuis la loi Roudy du 31 décembre 1982…"

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7 commentaires

  1. AH, SI L’OBAMANIA POUVAIT AU MOINS SERVIR A QUELQUE CHOSE EN FRANCE!
    “Alors que nous sommes dans ce système depuis 1946… obligés de financer l’avortement. Mais c’est ce que nous faisons tous, en France, depuis … 1982…” J’ai eu depuis 1982 bien des fois cette réflexion de révolte contre ces financements devant mes collègues et mon entourages, sur l’avortement, mais aussi la procréation assistée, le “tripotage embryonnaire”, etc. (je n’étais pas la seule sans doute à le penser, mais souvent néanmoins bien seule à le dire ) et il est vrai que l’on me regardait avec horreur: Comment pouvais-je dire de telles choses!!!

  2. Excellent, Yves Daoudal. A rapprocher de ce qu’en a dit Sarah PALIN, l’ex candidate républicaine à la vice-présidence : «Mes parents ou mon bébé trisomique devront comparaître devant le ‘tribunal de la mort’ d’Obama, où ses bureaucrates décideront subjectivement s’ils sont dignes de recevoir des soins en fonction de leur ‘niveau de productivité dans la société’»
    «Un tel système serait l’incarnation du mal»
    En France, la plupart des catholiques, traditionnalistes également, pensent que la sécurité sociale est un droit et la mise en forme étatique de la charité. C’est un contresens par rapport à la DSE, car la charité est un acte personnel, et s’il existe des oeuvres caritatives, elles sont le fruit du regroupement d’actes caritatifs personnels et donc volontaires.
    La sécurité sociale en France est elle une obligation : soit on paie, soit on est poursuivi devant les tribunaux. Car il existe des tribunaux de la SS (traduisez : Sécurité Sociale….). De plus le principe de subsidiarité des corps intermédiaires devrait leur permettre d’organiser librement leur assurance maladie, employeurs, familles, etc……? Ce n’est pas le cas, puisque le cartésianisme jacobin nous enseigne que la liberté c’est le bras armé de la république au service de l’idéologie étatique.
    Soit on finance par prélèvements obligatoires les dérives anti vie, eugénistes et autres assassinats de masse du système de santé étatique, soit on est condamné, doublement : 1/ à payer les cotisations impayées, 2/ à une amende pour avoir tenté d’être libre.
    C’est bien l’a-sécurité sociale.

  3. Tout cela est très beau, mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain !
    Oui, il y a nécessairement des choses à revoir très sérieusement sur le financement des soins de santé en France. Oui, il y a eu depuis la pilule, l’avortement etc. des abus inadmissibles et coûteux.
    Non, le système américain n’est certainement pas chrétien – il est tout sauf cela : toujours la vieille idée protestante, très prégnante jusque dans les milieux catholiques Outre-Atlantique que si vous êtes pauvre, c’est que vous le méritez (très différent de l’évangile du Bon Samaritain que nous avons eu il y a dix jours!).
    Le médecin référent n’est pas une invention d’Obama, c’est ce à quoi je suis moi-même obligée. Encore que pour moi, dans les faits, je ne peux même pas le choisir.
    Faut-il que je rajoute que je suis dans une ville très riche et bénéficie d’une situation considérée comme privilégiée ?
    Les injustices sociales, voire ce que nous considérons en France comme socialisme n’est pas DU TOUT inexistant ici.
    En France, à l’exception de quelques mesures que je reconnais gravissimes, l’idée que l’homme reste la mesure de ce type de décisions est encore très vivace, tandis qu’Outre-Atlantique, c’est le protefeuille.
    Il y a une multitude de types de couvertures, horriblement chères si nous comparons à nos mutuelles françaises (je pense que ce pourrait être celles-ci qui devraient prendre le relai des remboursements médicaux à l’exception des cas financièrement lourds – et partant exceptionnels, mais les frais nos mutuelles sont une plaisanterie comparés à ceux de leurs cousines américaines.
    Je le répète avec l’expérience (encore imparfaite, certes) des deux systèmes : le système américain est une machine extrêmement lourde, onéreuse, et engendrant un gaspillage d’argent considérable. Le rapport qualité-prix des soins entre les Etats-Unis est la France est SANS COMPARAISON POSSIBLE, en faveur de notre pays.
    L’actuel débat américain sur la prise en charge des avortements et autres horreurs ne doit pas nous aveugler sur la réalité très crue du système : le poids du système de santé américain a, à mon sens (mais c’est l’opinion de tout mon entourage américain ici) eu un poids considérable dans l’élection. Je pense qu’Obama eût eu beaucoup moins de chances d’être élu sans ces promesses de réformer le système de santé… même si nous savons ce que valent les promesses.
    Les Républicains ont perdu en raison de leur aveuglement à s’arquebouter sur des principes qu’ils sont incapables de remettre en cause : c’est aussi valable en ce qui concerne leur système de santé si honteux qu’en ce qui concerne la facilité à partir aveuglément en guerre.
    Et c’est particulièrement navrant car les Démocrates sont sans aucun doute plus viscéralement tordus.

  4. “Les Américains découvrent ainsi avec stupeur un système (le « community rating ») où tout le monde paierait les mêmes cotisations, quel que soit son âge, quel que soit son état de santé, quelle que soit sa façon de vivre.”
    Ca vous choque ?
    Je suis d’accord avec vous pour rejeter la prise en charge de l’avortement, de la FIV et autres abominations. Je suis opposé à la CMU et à la couverture sociale des immigrés clandestins. Mais en revanche, je trouve normal que la solidarité nationale s’exerce sans distinction qu’on soit jeune, vieux, fumeur, buveur, abstinent, etc… A condition de ne pas accepter d’assurer une protection sociale à la terre entière, nous avons parfaitement les moyens d’offrir une prise en charge médicale moyenne et inconditionnelle à chaque française et à chaque français ainsi qu’aux étrangers qui contribuent par leur travail à l’enrichissement national.
    [Il y a méprise : la sécu d’Etat existe déjà aux USA. Mais on est libre de ne pas s’y affilier. Autrement dit : l’Etat n’a pas de monopole dans ce domaine. Contrairement à la France. MJ]

  5. @ Marie
    Vous comparez les coûts des mutuelles américaines avec celui des mutuelles françaises.
    Mais vous oubliez que si celles-ci sont moins chères que leurs homologues américaines, c’est tout simplement parce que chaque fois qu’un salarié français perçoit 100 € de salaires, il en a versé au moins 20 et son employeur 20 à 25, soit un total de 40 € au moins de cotisations obligatoires, auxquelles se rajoute le coût de la mutuelle complémentaire.
    Alors évidemment, dans ces conditions, les mutuelles françaises sont moins chères ; mais le coût de la santé en France est exorbitant.
    Cela n’exonère pas le système américains de gaspillages dans sa gestion. Mais ce n’est pas en étatisant tout le système qu’Obama réussira à le rationnaliser : l’exemple français est éloquent…….
    De plus l’idée d’Obama d’un organisme d’état appelé à concurrencer le privé a déjà été utilisée depuis Roosevelt pour le crédit immobilier, et quand Clinton en a fait un instrument de démagogie sociale, cela a abouti à la crise des subprime. Comme quoi l’Etat n’est pas le mètre étalon du bon management. En France, on le voit avec l’école et l’université…….

  6. A PG
    Ma réaction n’est certainement pas en faveur d’Obama et de ses projets : je dis seulement et je maintiens que lorsque l’on a en face de soi une personne qui nécessite des soins, la question humaine se pose avant la question financière.
    Mais en fait, des discussions, ainsi, dans un fil, sont nécessairement boîteuses : notre propre système a besoin de réforme, mais le mieux est souvent l’ennemi du bien. Je pense qu’il faudra beaucoup de temps et de détermination pour le faire… petit à petit.
    Pour tout vous dire, la seule solution, à mes yeux, est le redéploiement de religieux et religieuses tenant les hôpitaux : cassés les frais de personnels de santé à assurer, le système tout entier se retrouverait enfin en mesure de compenser l’augmentation des coûts d’une vie qui se prolonge et se voit offrir des soins de plus en plus coûteux.
    Pour en revenir aux Etats-Unis, je suis sidérée du nombre de personnes qui meurent ici très jeunes (40-50 ans). L’obésité et la malbouffe jouent un rôle considérable (en fait, l’hygiène de vie est ici caricaturale), mais c’est tous les jours que l’on voit des personnes qui de toute évidence n’ont pas bénéficié à temps de soins de santé qui leur auraient évité des souffrances très handicapantes encore jeunes.
    Et là aussi, financièrement parlant, les Etats-Unis sont perdants : une personne patraque ne fournit certainement pas le même travail qu’une personne en bonne santé!
    Mais voilà, ici, on va voir le médecin le moins possible. Résultat, on y va trop tard, quand la santé est plus difficile voire impossible à rétablir et les frais considérablement plus élevés.

  7. Lisu rapidement:
    “l’état fédéral a les moyens”…
    Les USA (l’Etat U.S.) sont pourtant surendettés !
    Ah, l’argent des autres…

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