"Aucun doute ! Si François Baroin devait participer à une crèche vivante, son rôle serait celui de l’âne. La seule réserve viendrait du respect que l’on doit avoir pour l’âne de la crèche, symbole de l’humilité et du courage, vieux compagnon de l’homme au travail, comme le boeuf. Baroin, ce serait plutôt l’âne de la vieille école laïque, celui à qui on met un bonnet parce qu’il est vraiment trop bête et paresseux. Car là, il a fait fort ! Après une longue réflexion, l’Association des Maires de France, qu’il préside, vient de pondre sa riposte aux attentats de Janvier. Si notre « vivre ensemble » est menacé, c’est parce que la laïcité n’est pas assez intransigeante. En somme, on ne doit pas accepter les crèches dans les mairies si on veut éviter qu’on tire sur les clients des magasins « cacher »ou qu’on prépare des attentats contre les églises de Villejuif, Cet étrange raccourci fait sortir le petit père Combes du purgatoire et montre un « Grand Orient », grand par antiphrase et fossilisé dans un combat totalement inactuel. Il est blessant pour l’intelligence française que ceux qui se prétendent les fils des Lumières se montrent aussi étroits d’esprit. Ceci nous rappelle qu’il y a en France certains pouvoirs auxquels on n’accède que par les loges. Qu’on retrouve à la tête de l’AMF, André Laignel, le socialiste sectaire que la formule « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaires » avait rendu visible, n’étonne guère. On attendait mieux de Baroin. Mais non, les « républicains » et les socialistes de même obédience ont pour références historiques les années 1793 et 1905 durant lesquelles la répression républicaine s’abattit sur l’Eglise catholique. Même discrète et conciliante, elle demeure l’ennemie à poursuivre.
[…] François Baroin est avant tout le fils de son père, décédé dans un accident d’avion, Grand Maître du Grand Orient et ami personnel de Jacques Chirac. Il est le parfait représentant des carriéristes « républicains », aussi ouverts aux groupes de pression qu’ils le sont peu à la réflexion et bien sûr membres du microcosme où se côtoient journalistes et animateurs du show-bizz qui fixent les « idées » dans notre pays. La protection particulière dont il a joui et qui a fait de lui, comme Maire de Troyes, l’héritier de l’homme remarquable qu’était Robert Galley, engagé à 18 ans en 1940 derrière de Gaulle, devrait l’amener à manifester plus de respect pour les héritages. La crèche de Noël, ce symbole chrétien qui à travers la naissance du Christ, est aussi une illustration de la famille si essentielle pour notre civilisation, et si menacée, fait partie d’un héritage qu’il faut préserver, comme le fait Robert Ménard, qui , lui, n’est pas un héritier, à Béziers."