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France : Société

On ne peut plus parler d’indépendance alimentaire de la France

On ne peut plus parler d’indépendance alimentaire de la France

La France produit elle assez pour nourrir tous les habitants ? Ce n’est pas si simple. Dans certains secteurs, la France importe de plus en plus:

  • 60% des fruits que nous mangeons sont importés,
  • la moitié des volailles,
  • 40% des légumes
  • un quart de la viande bovine.

Au rythme actuel, dans 2 ans, la France va devenir importatrice nette de produits agricoles. Du jamais vu depuis… 45 ans.

Si la France reste premier producteur en Europe, c’est grâce aux céréales et au vin. Mais pour le reste, la France est dépendante.

On ne peut donc plus parler d’indépendance alimentaire de la France. Et la France importe pour beaucoup ce qui fait tourner l’agriculture (engrais, machines, produits phytosanitaires, aliments pour bétail).

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9 commentaires

  1. Créer une famine dans un pays agricole comme la France, cela pouvait paraître une gageure.
    Vous verrez qu’ils y arriveront.
    Comme disait JMLP : installez un régime socialiste au Sahara. dix ans plus tard, il y aura une pénurie de sable…

  2. Visite du Marché de Rungis, en 2004 (un matin très tôt) : clémentines du Maroc, figues de Barbarie de Sicile, fraises et cerises d’Australie (par avion), haricots fins du Kenya, tomates du Maroc, artichauts du Pérou, fleurs du Kenya.. Tout cela arrivant par avion cargo, puis par camion ou par train…
    Et l’urbanisation, qui cimente et goudronne les prairies et les champs, accélère le processus de dépendance alimentaire.

  3. C’est du jamais vu hors périodes de guerres !! L’artificialisation ( ou bétonnage) des terres fertiles n’y est pas non plus pour rien…

  4. Les acheteurs (nous) peuvent et à mon avis doivent mettre la pression sur les vendeurs en n’achetant que des produits issus de la culture (agri, horti, etc..) et des élevages français. Pour cela ne pas acheter de produits frais en grande surface…(sauf s’ils sont français), et exiger l’origine France des autres vendeurs. Si tout le monde s’y met c’est très efficace.

  5. La seule raison pour laquelle nous aurons de moins en moins de paysans réside dans l’absence de salaire ou l’octroi de salaire de misère.
    Qui aujourd’hui et demain accepterait de travailler 365 jours par an 12h/jour pour qques centaines d’euros par mois? Pas de vacances pas de week-end. Une famille devrait pouvoir vivre décemment avec 30 vaches et 40 hectares et avoir un revenu autour de 3000 – 4000€.
    Le lait était rémunéré 2 francs il y a 40 ans, il est aujourd’hui payé 0.32€/litre. Un veau de 8 jours se vend 60€ aujourd’hui, 1200 francs il y a 40 ans. La passion du métier n’est pas suffisante, la solution pour que les vocations de paysans naissent c’est un prix du litre de lait à 0.5€, des volailles 2 fois plus cher,  imaginez une poule pondeuse après 1 an de ponte se vend 30cts. Tous les métiers ont vu leur rémunération s’améliorer depuis 30 ans.  Lorsqu’on travaille le week-end les taux horaires sont doublés. En agriculture que nenni, tu travailles pour rien.
    Les agriculteurs, comme les églises, vont inévitablement disparaître du paysage si la rémunération de leur produit n’est pas énormément revalorisée. Les centrales d’achat créeront elles-mêmes leurs gigantesques fermes avec des salariés pour approvisionner leurs rayons,  le reste sera importé. Certaines ont déjà commencé, comme Intermarché avec son élevage de veaux dans l’Aveyron.
    La problématique n’est nullement au niveau de la “bétonnisation” .
    L’auto suffisance alimentaire peut facilement se retrouver si la considération pécuniaire s’applique

  6. Achetons français!

  7. Vianney vous avez parfaitement raison, votre commentaire décrit l’évidence. Mais le problème est bien plus profond, il est dû à l’époque et à sa course effrénée vers le « progrès » (sic). La vie normale, celle qui a existé d’Adam et Ève aux années 1970, c’est la ferme que vous décrivez, de trente ou quarante vaches, le maximum qu’il est possible de traire à la main si l’on est nombreux. Trois ou quatre si l’on est une famille stricte. Un champ de blé, un champ fourrager, un grand potager, un verger, un poulailler. Un cochon et quelques moutons. Suffisamment de poules pour vendre poussins, poulets et œufs au marché le jeudi matin, suffisamment de canards et de lapins…et cela pour tout le monde, dans toute la France, chez 80% des gens. Les 20% qui restent sont les charrons, maréchaux-ferrants, le boulanger, le boucher, le carrossier, la dentellière, la lingère, les médecins et les infirmières, les artisans qui construisent les maisons, les couvrent ou les meublent, les avocats, notaires etc… nous sommes la première génération dans l’histoire de l’humanité à ne pas même savoir produire de quoi nous nourrir ! Comment fait-on pousser des radis? Mystère ! C’est l’apparition et je développement rapide des métiers qui ne servent à rien (et qu’aujourd’hui l’on pratique devant un ordinateur), et le départ massif vers la ville, le fameux exode rural, qui est le vrai point de basculement vers la catastrophe actuelle ; ces métiers qui ne servent à rien sont pratiqués de nos jours par la grande majorité des gens (je ne connais pas les chiffres, mais je suis sûre que quelqu’un ici saura nous les souffler). Penser que nous avons détruit en cinquante ans dix mille ans de traditions patiemment entretenues et soigneusement passées aux descendants donne le vertige ! La conséquence immédiate est évidemment la destruction de la famille : il fallait des enfants pour aider à la ferme, des fils pour avoir des bras, des filles pour traire les vaches, faire le pain et s’occuper des lapins. Pas de jugement de la génération d’au-dessus : une transmission sacrée à celle d’en-dessous…la ville a éclaté les familles, détruit la transmission, perverti les filles, limité les naissances par idéologie mais aussi par des logements trop exigus, jeté dehors les vieillards qu’il devenait trop coûteux d’entretenir (à la ferme les légumes ne coûtaient rien, le grand-père entretenait les cuirs, affûtait les outils, la grand-mère écossait les petits pois et si elle était encore assez en forme, surveillait les enfants en bas-âge…). L’entraide a disparu, on essaye de la réinventer par un succédané artificiel, la « solidarité », qui n’a aucun sens car ce qui est naturel, c’est d’aider sa famille, son village, les voisins qu’on a toujours connus, l’institutrice qui vous a appris à lire et qui vit dans la rue voisine, pas l’étranger qui n’a rien de commun avec soi et qu’on n’a jamais vu…

  8. Merci Faliocha pour votre commentaire. A travers mon écrit je me suis voulu pragmatique et actuel. Je ne me projetais pas en arrière dans le bon vieux temps !  Quarante hectares et  30 vaches avec les équipements modernes me semblent suffisant pour occuper un couple. Si vous faisiez la traite à la main vous ne dépasseriez pas 10 vaches et 40 hectares labourés par un cheval ne serait pas envisageable.
    Cette configuration de ferme me semble un bon équilibre pour une famille,  le travail est raisonnable et permet de laisser du temps libre. Ensuite, les salaires que j’évoquais sont pour la famille  (2 personnes à plein temps). L’incidence que vous aurez devinée est celle des prix à la vente, le consommateur devra payer un plus chère sa nourriture, mais tous les français en ont les moyens ; ils achèteront moins de consoles,  moins de voitures neuves, moins de dépenses dans les sports, les loisirs, les vacances, moins de vêtements à la mode, ect….
    Ce ne sont plus 200 000 agriculteurs que nous aurions mais 2 millions. Évidemment cela suppose une politique agricole protectionniste et interdisant des fermes dépassant 40 hectares, avec l’obligation d’être en mode polycultures-élevage, la fertilisation des sols venant des animaux. Et sans doute soit la conversion, soit la disparition du syndicat compromis qu’est la FNSEA.
    “Comment fait-on pousser des radis? Mystère”
    Personnellement, j’arrive à produire l’intégralité des légumes pour toute l’année sur 210m² de jardin, sauf 200 kgs de pdt achetées chez un producteur par manque de surface, pour 6 personnes.  Il est donc tout à fait possible de produire encore ses propres produits aujourd’hui, il faut juste du courage et de la volonté,  à ceci j’ajoute la production intégrale de viande de volailles et d’œufs.
    En Suisse nous avions un peu ces formats de fermés et les agriculteurs y vivaient très bien, malheureusement le libéralisme y sévit également désormais.

  9. 100% d’accord. Il est difficile d’exprimer en aussi peu de mots autant de choses (qui ne sont plus évidentes pour tout le monde, hélas !). Ce que je voulais dire principalement, c’est qu’aujourd’hui les gestes ancestraux que tout le monde possédaient à la génération de nos grand-parents sont perdus. Qu’en cas de panne généralisée des ordinateurs provoquant le vidage immédiat des rayons alimentaires des supermarchés, ce serait la famine, et que ceux qui savent encore planter des légumes seraient ultra minoritaires (et je ne parle même pas de s’occuper d’animaux ou de traire les vaches !). Heureux sommes-nous qui savons encore le faire…

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