A l’occasion d'une conférence organisée par l'ECLJ au siège des Nations unies à Genève, le Professeur Heiner Bielefeldt, Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, s'est exprimé en faveur du droit du personnel médical de refuser de participer à un avortement ou à une euthanasie. Il a notamment cité le cas d'une sage-femme très lourdement condamnée en Suède pour avoir refusé de participer à un avortement et contrainte à « l'exil professionnel ».
Il estime que ce droit, fondé sur la liberté de conscience, doit bénéficier au personnel médical participant directement à l'acte en cause, dès lors que leur objection est fondée sur une conviction forte et profonde. Le Rapporteur spécial a indiqué que le doit à l’objection de conscience n’est pas seulement fondé sur le droit à la « liberté de conscience », mais aussi sur l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnaît que tout être humain est « doué de raison et de conscience ».
Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction est un expert indépendant élu par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour défendre et promouvoir la liberté de religion ou de conviction dans le monde.
Les participants à cette conférence ont aussi souligné l’incohérence des pays qui reconnaissent aux médecins, sages-femmes et infirmières le droit à l’objection mais le refusent aux pharmaciens, car entre le médecin et le pharmacien, il n’y a qu’une différence de moyen, mais dans l’un et l’autre cas ils participent directement à un avortement. Une profession comme sage-femme ou pharmacien ne devrait donc pas être interdite aux personnes attachées au respect de la vie humaine dès son commencement.