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L'Eglise : L'Eglise en France

“Oui, il y a une justesse, une certaine vérité, à vouloir faire au pèlerinage « comme on faisait avant »”

“Oui, il y a une justesse, une certaine vérité, à vouloir faire au pèlerinage « comme on faisait avant »”

Sermon d’action de Grâce du pèlerinage de Notre-Dame de Chrétienté, du jeudi 19 juin 2025, par l’abbé Jean de Massia :

Amis pèlerins, devant les centaines de témoignages bouleversants reçus depuis quelques jours, témoignages de conversions ou de transformations de l’âme, qu’il est bon de faire monter vers le Ciel notre profonde action de grâce ! Chacun de nous porte, dans le secret de son cœur, la marque durable d’une blessure d’amour portée par Dieu pendant ses trois jours hors normes. Pour l’un, c’est la confession reçue, l’âme vaincue par la Miséricorde qui s’agenouille intérieurement et se relève convertie, après des années peut-être de résistance. Tel prêtre m’a confié avoir confessé 157 pèlerins pendant le pèlerinage, c’était sa joie, la raison de sa présence, de sa vocation sacerdotale : réconcilier les hommes avec Dieu… Pour tel autre pèlerin, c’est dans le silence de l’adoration nocturne, après deux jours de peines, que s’est établie la rencontre avec son Créateur, que sa vie s’est réorienté d’un seul coup dans le seul sens qui ait du sens : celui d’une âme tournée vers le Saint-Sacrement. Au plus creux de la nuit, à Gas à 3h30 du matin, ils étaient une dizaine, anonymes, à veiller le Seigneur, tandis que le Seigneur veillait sur eux. Les chanceux… Pour tel autre, la transformation s’est faite progressivement, pas à pas sur le sol poudreux, le cœur cédant petit à petit du terrain à Dieu au rythme du chapelet égrené…

Petit calcul : si chaque chapitre récite bien son rosaire tous les jours, cela fait 8.550.000 Je vous salue Marie lancés pendant le pèlerinage… et quand on sait que, selon le curé d’Ars, un Ave Maria bien dit fait trembler l’enfer, certainement, c’était la pagaille au pays du diable et de ses démons. Et que dire de tant et tant d’autres grâces secrètes dont Dieu seul connaît l’existence ? A l’issue de ce pèlerinage, nous ne pouvons que dire : que Dieu est bon ! Quel bonheur, chers amis, d’être catholiques, de connaître Jésus, de marcher sous sa bannière ! S’il est nécessaire de remercier Dieu pour tant et tant de présents, il est bien juste de remercier aussi les hommes et les femmes qui dans l’ombre travaillent depuis 15 mois pour la réalisation de ce pèlerinage : la direction générale, la direction des pèlerins, la direction des soutiens, les milliers de bénévoles… Dieu est la cause Première et principale de tout ce qui se fait de bon et de beau en ce monde : mais c’est grande noblesse qu’il fait aux hommes en les invitant à participer à l’œuvre du Salut, leur proposant d’être des causes secondes, des instruments dociles de ses bienfaits.

Merci donc à tous ceux qui ont rendu ce pèlerinage possible. Depuis 43 ans, ses organisateurs essayent de créer les conditions favorables de la rencontre des âmes avec Dieu, ce qui est le principe même d’une chrétienté. Ils n’ont pas de recettes miracles, car ultimement c’est toujours Dieu qui agit, bien souvent en dehors des schémas tracés et des plans préparés à l’avance. Mais ils disposent le terrain, et ils sont certains de ne pas trop se tromper en conservant jalousement, dans le pèlerinage, les méthodes spirituelles qui proviennent du fond des âges de l’Église, qui ont été éprouvées par l’expérience, et qui ont produit tant de saints. Oui, il y a une justesse, une certaine vérité, à vouloir faire au pèlerinage « comme on faisait avant ». Parce les âmes des enfants de ce siècle ne sont pas si différentes des âmes de tous les siècles ; elles ont besoin des mêmes choses. Comme à tous les âges de l’Église, nous aurons toujours besoin de faire pénitence pour l’expiation de nos péchés, pour disposer nos âmes à Dieu par la mortification de nos corps ; nous aurons toujours besoin de la prière et des chants pour réchauffer nos cœurs refroidis par ce monde, et spécialement de la prière à la Vierge Marie ; nous aurons toujours besoin de l’enseignement du catéchisme pour mieux connaître Jésus ; des amitiés chrétiennes vécus dans les chapitres pour nous porter mutuellement dans la foi ; des sacrements pour nourrir nos âmes ; d’une exigence et d’une sobriété de vie, comme celle des bivouacs, pour ne pas céder aux attraits du monde ; de la transcendance d’une liturgie comme celle de la liturgie tridentine, pour nous rappeler notre condition de créature ; et enfin, nous aurons toujours besoin de la joie, qui est le sceau visible de la présence divine. Tout cela, et bien d’autres choses encore, forment au pèlerinage un subtil équilibre, une alchimie intangible qui nous dépasse parce que nous ne l’avons pas inventée, mais reçue ; elle est donnée à ceux qui veulent en faire l’expérience : et Dieu fait le reste, c’est-à-dire qu’il fait tout.

Je retiens cependant quelque chose de nouveau cette année, un moment essentiel, avec la consécration au Sacré-Cœur de Jésus de tout le pèlerinage. Par cette démarche, nous avons décidé explicitement de mettre l’Amour au cœur de toute notre action. Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes. Qu’il fasse de nous des pèlerins nouveaux, des pèlerins dont le cœur bat au rythme des battements du Cœur de Jésus-Christ ; au rythme de sa tendresse pour les hommes ; au rythme de son pardon pour les ennemis ; au rythme de sa miséricorde pour les pécheurs. Car tout le reste, aussi traditionnel soit-il, serait vain s’il n’était pas animé par ce qui constitue le cœur de notre foi : la Charité. Cette année nous avons, comme saint Jean, mis notre tête sur sa poitrine du cœur de Jésus, et nous y entendons l’immense pitié qu’il a pour tous les hommes, spécialement pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Et depuis lundi, chers pèlerins, la charité du Christ nous presse. Le thème de l’année prochaine sur la mission est dans la droite ligne de cette conversion du pèlerinage à l’amour du Cœur de Jésus. Désormais, comme pour saint Paul, annoncer l’Évangile, est une nécessité qui nous incombe. Et cela va faire beaucoup de bien à notre famille spirituelle de vivre cet élargissement de l’âme qu’ont vécu les apôtres au jour de la Pentecôte lorsqu’ils ont ouvert, tous ardents, les portes du Cénacle. Alors au travail, amis pèlerins ! Ne gardons pas pour nous seuls cette joie de l’Évangile. Le Saint-Esprit a allumé un feu à la Pentecôte, et il nous tarde, comme au Christ lui-même, de propager ce feu dans le monde. Je donne à tous rendez-vous pour le 44ème pèlerinage de chrétienté, l’année prochaine, autour du thème : « Vous serez mes témoins, jusqu’aux extrémités de la Terre ! »

Source : Appel de Chartres

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