Ramshi Masih, la fillette chrétienne de 11 ans inculpée de
blasphème au Pakistan, continue de subir la persécution des musulmans. Les avocats du
jeune homme qui a porté plainte contre Rimsha en signant un First
Information Report, en qualité de témoin oculaire de l’acte
blasphématoire, sont venus, alors qu’au cours des audiences
précédentes, ils avaient été absents. Ils ont contesté les résultats de
l’expertise de la Commission médicale. Le juge a donc ordonné que ce rapport soit soumis à une
vérification de la part d’experts (médecins légistes et autres
fonctionnaires) de l’Etat. La Cour a ensuite fixé une nouvelle audience
pour le 1er septembre.
Des sources de Fides notent que ces avocats ont
probablement été financés par des groupes radicaux qui s’opposent à la
remise en liberté de Rimsha, sachant que certains d’entre eux étaient
présents lors de l’audience.
Peter Jacob, le Secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix de
la Conférence épiscopale pakistanaise, commente :
« Il est triste que des cas de fausses accusations de
blasphème, comme dans le cas de Rimsha, continuent à se vérifier. Il
s’agit d’une tendance reconnue au Pakistan et qui devrait être bloquée.
Toutefois, il faut noter une grande sympathie envers Rimsha et la forte
couverture assurée par les media pakistanais. Ceci confirme la
croissante sensibilité existant au sein de la société civile, des media
et aussi de la communauté musulmane. Au Pakistan, il existe une
introspection sur les significations et les conséquences de cette loi.
Espérons que soit introduit un certain nombre de mesures de sauvegarde
afin de mettre fin aux abus et aux victimes innocentes. Je crois que le
débat dans les moyens de communication de masse pourra créer les
conditions et un terrain culturel utile afin d’intervenir et de modifier
la loi ».