Quelques jours après la fin des travaux de l’assemblée extraordinaire du synode sur la famille, le Pape a reçu 7 500 membres du Mouvement apostolique de Schoenstatt, qui fêtait à Rome le centenaire de sa fondation. À cette occasion, François a pris du temps pour répondre aux questions des fidèles, notamment autour du mariage et de la famille. Extraits :
« Je pense que la famille chrétienne, la famille, le mariage, n’ont jamais été aussi attaqués qu’en ce moment (…) Combien de familles sont blessées, combien de mariage cassés, que de relativisme dans la conception du sacrement du mariage. En ce moment, d’un point de vue sociologique et du point de vue des valeurs humaines, comme de celui du sacrement catholique, du sacrement chrétien, il y a une crise de la famille ; crise parce qu’elle prend des coups qui la blessent de tous les côtés. »
« Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons faire de beaux discours, des déclarations de principe. Cela, c’est sûr, il faut le faire. Regardez, ce qu’ils proposent, cela n’est pas le mariage. C’est une association. » Parfois, il est nécessaire de dire les choses clairement et nous devons le faire ! [Mais il faut aussi] Accompagner. Cela signifie [aussi] perdre son temps. Le plus grand maître du "perdre son temps" est Jésus. Il a perdu son temps en accompagnant pour faire murir la conscience, guérir les blessures, enseigner… Accompagner, c’est cheminer ensemble. »
On ne peut pas préparer des fiancés au mariage avec deux rencontres et deux conférences. C’est un péché d’omission de notre part, de la part des prêtres et des laïcs qui tiennent en principe à sauver la famille. La préparation au mariage doit être plus lente (…) il faut préparer les fiancés en leur faisant comprendre ce qu’ils sont en train de faire. Beaucoup ne savent pas ce qu’ils font ! Ils se marient sans savoir ce que signifient les choses qu’ils se promettent (…) ils n’ont pas pris conscience que c’est « pour toujours » (…) La culture du provisoire, nous la vivons non seulement dans la famille, mais chez les prêtres. Un évêque m’a dit qu’un jour, un jeune excellent se présenta à lui en lui disant : « Je voudrais être prêtre, mais seulement pour dix ans ». [Aujourd’hui], c’est comme si on avait oublié le « pour toujours ».
Durant le synode, un évêque s’est demandé : « est-ce que les prêtres sont conscients de ce que souffre un enfant quand ses parents se séparent ? » Ce sont les premières victimes ! Comment accompagner les enfants ? Comment les aider afin que les parents qui se séparent ne les utilisent pas comme otages ? De nombreuses psychologies pseudo pathologiques et personnes qui détruisent les autres avec leur langue viennent d’une éducation où le père critiquait la mère et la mère critiquait le père. Ce sont des choses dont il faut se rapprocher et qu’il faut accompagner. [Il faut] que les gens aient conscience de ce qu’ils font."