Jean Lassalle a répondu aux question de Marie de l’Isle et Louis Lorphelin pour Présent. Extrait :
"[…] J’ai quitté le Modem, comme j’aurais quitté le PS ou LR si j’y avais été. Je ne peux plus supporter ce que nous étions obligés de faire, à savoir mentir comme un arracheur de dents en permanence. Aujourd’hui, je suis dans le mouvement Résistants ! créé de toutes pièces pendant la marche [ndlr : le tour de France du candidat en 2013] avec un groupe d’amis. Nous sommes aujourd’hui près de 15 000 adhérents. Parmi eux, beaucoup sont des abstentionnistes. Ils sont encore plus remontés que les électeurs du FN. Ils viennent de toutes les sensibilités, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par les centristes. Personnellement, j’ai parrainé Philippe Poutou. Je me sens candidat du peuple, par le peuple et pour le peuple. Celui-ci est supposé souverain : c’est donc lui qui décide. Et pour qu’il reprenne conscience de sa force, nous devons renouer avec la notion de citoyen. Or aujourd’hui, tout le monde en parle mais plus personne ne sait à quoi cela correspond. Lorsque j’ai voulu publier mon ouvrage Le Retour du citoyen (éd. Cherche Midi), mon éditeur m’a d’abord refusé le titre. Mais aujourd’hui il n’y a pas un mouvement qui ne commence par Marche ou par Citoyen. J’ai en quelque sorte influencé mes collègues candidats. Je crois donc être dans une démarche profondément républicaine et populaire. […]
Je suis favorable à une Europe des nations, telle que l’imaginait le général de Gaulle. Nous payons aujourd’hui trente années d’Europe sans projet politique ni démocratie. Pour autant, il faut sauvegarder la paix et nous maintenir dans un monde mondialisé, et donc rester dans l’Europe. Mais nous devons urgemment récupérer une partie des dotations que nous versons aux institutions européennes. Car, en réalité, la France a besoin de retrouver un pouvoir qu’elle a perdu depuis longtemps. Cela fait quarante ans qu’elle n’a pas de président… Elle a besoin de recouvrer des marges d’action politiques et financières. Sinon, sans changement de paradigme, les candidats ne pourront pas appliquer le programme qu’ils défendent. A nous de dire à nos voisins européens ce que nous sommes et ce que nous voulons. […]"