A l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Charles Péguy, le père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé signe un article dans L’Homme Nouveau. Extrait :
[…] Il critique ceux qui veulent perfectionner le christianisme en l’adaptant au monde moderne :
« C’est un peu, c’est même tout à fait comme si l’on voulait perfectionner le nord, la direction du nord ».
Face à cette remise en question radicale, il est inutile de vouloir s’accommoder avec le nouveau régime intellectuel mis en place, qui est, pour Péguy, radicalement imperméable à la grâce du salut. Dès lors, il critique les chrétiens, spécialement les clercs, qui n’ont pas réalisé ce que représente l’avènement du monde moderne :
« Celui qui voudrait faire un procès du monde moderne, et qui ne pourrait pas résister à la tentation, il faudrait d’abord, pour trouver l’incurable sottise, percer, dénoncer tout ce parasitisme universel du monde moderne vivant uniquement, ne vivant que des héritages de tous ces mondes anciens dont il passe en même temps tout son temps à dire que tous ces mondes-là, que tous ces mondes précisément étaient des mondes stupides, des mondes foutues bêtes, et les derniers des mondes imbéciles ».
[…] Son œuvre, qu’il faut aborder dans sa cohérence et sa totalité, nous offre un remède intellectuel et spirituel contre les illusions d’une modernité qui s’effondre et surtout contre la tentation aujourd’hui apparemment triomphante chez les catholiques de se voir imposer une vision du monde qui n’a plus rien de chrétien, l’oubli des exigences du salut, le reniement pratique de la Rédemption. […]