Il n’y a pas que le synode sur l’Amazonie et ses Pachamama qui occupent Rome. Il y a le pèlerinage Summorum Pontificum, présidé cette année par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon. Samedi, à quelques centaines de mètres de la salle des débats synodaux, la longue procession des prêtres et fidèles du pèlerinage Summorum Pontificum pénétrait dans la Basilique Saint-Pierre.
Mgr Rey y célébra à l’autel de la Chaire, déclarant dans son homélie:
« Nous nous trouvons au pied de la chaire de St Pierre, expression symbolique de l’autorité exercée par l’évêque de Rome, successeur du premier des apôtres, qui est au service de la foi chrétienne, de son authenticité, de l’unité du peuple chrétien, de la charité de l’Eglise universelle. »
« De notre monde postchrétien monte, sans que nous n’osions toujours l’entendre, un immense besoin de christianisme, un christianisme attestataire et confessant. »
« Le geste architectural de Bernin, qui suspend le trône reliquaire entre ciel et terre, souligne que le Magistère de Pierre et de ses successeurs est d’attester d’une Vérité qui nous transcende et qui nous élève jusqu’à Dieu. Cette Vérité a pour visage le Christ Rédempteur de l’homme qui nous prend dans son ascension vers la gloire du Père. La célébration du sacrifice eucharistique ici, dans l’abside de cette basilique, au pied de cette cathèdre surélevée, exprime, plus que tout autre signe, plus qu’en tout autre lieu la démarche et l’esprit de ce congrès Summorum Pontificum. »
« Notre rassemblement en cette basilique, sise sur le témoignage du martyre de St Pierre, nous convoque également à nous ressaisir de l’esprit de la liturgie, dans sa Tradition vivante. […] La Tradition n’est pas un musée, mais un fleuve qui prend sa source dans le mystère du Christ et qui, à travers sa doctrine, le culte et la vie de l’Eglise, irrigue à travers les siècles les générations qui se succèdent. Il s’agit de réconcilier les catholiques avec leur héritage multiséculaire, de retrouver dans nos racines qui rejoignent ici le témoignage apostolique de Pierre, la sève qui nourrira notre foi d’aujourd’hui. »
« D’où l’urgence d’une formation liturgique et mystagogique qui accompagne la redécouverte du sens et de la dignité de la liturgie, de l’ars celebrandi, qui donne aussi sa place à la célébration de la forme extraordinaire, pour qu’elle redevienne la source et le sommet de la vie de l’Eglise, pour que les fidèles puissent venir s’abreuver à ce courant d’eau vive et se laissent envahir par la “sobre ivresse de l’Esprit-Saint” »