L'Aide à l'Eglise en Détresse publie le témoignage d'un observateur en Chine sur la persécution insidieuse. Extrait :
"[…] Elle consiste en des mesures administratives qui restreignent considérablement la liberté des citoyens et, en particulier des croyants, car la censure est sans pitié en ce qui concerne les nouvelles touchant les religions (télévision, journaux, Internet). Les rares revues qui parlent de religion sont étroitement contrôlées par les associations patriotiques de croyants.
Mais n’oublions pas que la persécution consiste également en une discrimination subtile envers ceux qui adhèrent à une religion, dès lors qu’il s’agit pour eux, par exemple, de chercher du travail ou d’agir dans la société. Ils sont écartés des postes de responsabilité, leurs promotions professionnelles se font attendre plus que pour d’autres. Les organisations religieuses, diocèses, paroisses, mosquées, pagodes doivent demander sans arrêt des permissions avant de pouvoir mettre en œuvre leurs activités (ce qui favorise la corruption des cadres). Un de mes amis séminaristes a dû patienter plusieurs années avant d’être ordonné prêtre alors qu’il avait terminé ses études depuis longtemps. Dans les établissements scolaires, les jeunes, dans tout le pays, reçoivent une éducation athée. Les médias sont tous, sans exception, entre les mains du gouvernement. Et celui-ci a à cœur de former de nouveaux citoyens indemnes des « vieilleries » de l’ancien système, dont les religions.
La persécution engendre un climat de peur et de méfiance qui empoisonne la vie des communautés de croyants. On doit toujours être sur ses gardes et éviter de parler ouvertement aux autres de problèmes personnels ou de questions de foi. Cela favorise la formation de petits cercles fermés, entre gens qui se font confiance entre eux, mais qui se ferment, par précaution, à ceux de l’extérieur. Ainsi vivent les communautés souterraines, toujours dans la crainte d’être dénoncées. (…) Des évêques catholiques ont été obligés d’agir contre leur conscience : certains ont dû accepter leur ordination épiscopale sans l’accord du Saint-Siège, d’autres ont été forcés de concélébrer avec des évêques illégitimes ! Ces prélats ont ainsi perdu la confiance de leurs troupeaux ! […]"