De l’ECLJ :
La presse en parle peu, mais le sort du peuple Amhara, une ethnie éthiopienne majoritairement chrétienne orthodoxe, est en jeu. Il fait l’objet d’une persécution très violente qui s’est aggravée ces derniers mois. Les principaux persécuteurs des Amharas, qui sont les Oromos, les Tigréens et le “Parti de la prospérité” au pouvoir, mènent une guerre avant tout ethnique contre les Amharas. Ceux-ci étant à plus de 85% orthodoxes, les églises et communautés religieuses sont visées et détruites.
Il y a quelques semaines, nous publiions un article décrivant une attaque perpétrée par le Gouvernement éthiopien contre le très ancien monastère de Debre-Elias. Des tirs d’artillerie contre ce monastère et les personnes présentes ont fait des centaines de victimes. Ces dernières semaines, des milliers d’Amharas ont été arbitrairement arrêtés et détenus dans des écoles réaffectées en camps, dans la capitale même de ce pays, Addis-Abeba.
L’ECLJ, a déposé une déclaration écrite auprès du Conseil des droits de l’homme, puis a écrit à la Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, et fera une déclaration orale cette semaine, devant la Commission internationale d’experts sur les droits de l’homme en Éthiopie, afin que des mesures soient prises pour éviter un nouveau nettoyage ethnique.
L’ECLJ interviendra également cette semaine pour défendre les chrétiens persécutés au Pakistan.
L’action du Pakistan au Conseil des droits de l’homme est d’une hypocrisie à peine croyable. Lors de la précédente session du mois de juillet, ce pays avait demandé et obtenu un débat d’urgence pour condamner un autodafé d’un coran par un ex-musulman suédois. Tous les pays musulmans se sont alors ligués pour adopter une résolution protégeant la religion musulmane contre la liberté de conscience et d’expression des personnes afin d’interdire toute critique de l’islam. L’Occident libéral y fut mis en minorité et la résolution adoptée au Conseil des droits de l’homme sera désormais systématiquement utilisée pour empêcher toute critique de l’islam, aussi rationnelle et historique soit-elle.
Or, quelques semaines plus tard, l’ambassade de Suède fut brûlée en Irak, ce qui ne déclencha pas de débat d’urgence, mais surtout, le mois dernier, au Pakistan, des accusations malveillantes d’autodafés du coran ont provoqué de véritables émeutes dirigées contre la petite minorité chrétienne. Près d’une vingtaine d’églises ont été saccagées et des dizaines de maisons de chrétiens ont été envahies par une foule de musulmans excités par des prêcheurs violents. Des dizaines de chrétiens ont été roués de coups de bâton, devant des forces de l’ordre peu pressées d’intervenir.
L’ECLJ dénoncera l’attitude du Pakistan qui fait mine de croire qu’il y a un problème systémique de corans brûlés en Europe alors qu’au Pakistan des dizaines de chrétiens sont dans le couloir de la mort pour des accusations de blasphème et que les personnes qui ont détruit des églises et frappé des hommes et des femmes innocents ont été rapidement relâchés sans faire l’objet de poursuites.