Ecrivain et éditeur éclectique, Pierre Guillaume de Roux est décédé ce 11 février à 58 ans des suites d’une longue maladie.
Fils de l’auteur-éditeur Dominique de Roux, Pierre-Guillaume de Roux avait commencé sa carrière chez Christian Bourgois éditeur en 1982 avant de devenir producteur à France Culture tant en écrivant dans diverses publications (Arthus, Contrepoint, la Revue des deux mondes, Latitudes, Le Quotidien de Paris, L’Appel, Magazine hebdo, etc.). Il a continué sa carrière en 1984 éditions de la Table ronde, participe à la création des éditions Critérion en 1990, passe en 1992 chez Julliard et aux éditions Bartillat dont il devient directeur général en 1995. Nommé directeur littéraire des éditions du Rocher de 2001 à 2006, puis directeur éditorial jusqu’en octobre 2008. Il quitte cette maison en désaccord avec sa politique éditoriale et se met à son compte en 2010, tout en restant jusqu’en 2014 membre du comité éditorial de la collection Bouquins chez Robert Laffont.
Tout au long de sa carrière, il aura édité, entre autres, Pierre Boutang, Christopher Gérard, Gilles Lapouge, Philippe Le Guillou, Richard Millet, Charles Beigbeder, Robert Redecker, Boris Pahor, Alain de Benoist, Dominique Venner, Ivan Rioufol, Paul-François Paoli, Robert Ménard, ainsi que Benoît Rayski, contributeur régulier d’Atlantico.
Il revendiquait être « un éditeur de droite » dans un portrait du Monde qui en faisait « l’éditeur des proscrits ». A la revue du Crieur, il expliquait « Dès lors qu’il y a du talent, je serais prêt à publier mon pire ennemi ». Il a notamment publié Le christianisme n’est pas un humanisme, de Laurent Fourquet (2018) ou en 2017 la toute première traduction en français des textes du jésuite argentin proscrit Leonardo Castellani, rebelle qui brocardait la lâcheté du clergé, érudit appelé « curé fou » par ses ennemis.
René Clémenti
Une perte immense.
Quoi qu’on en dise, certains hommes sont bel et bien irremplaçables.