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France : Société

Plaidoyer pour la peine de mort

Plaidoyer pour la peine de mort

Un article intéressant du général (2S) Henri Roure sur un sujet délicat et important:

Lorsque j’ai lu « le dernier jour d’un condamné », je me souviens avoir été ému. Hugo savait présenter ses idées avec la puissance d’un style inimitable. Quand j’ai lu « La ligne verte » j’ai été troublé par l’exécution de l’innocent John Coffey. Stephen King militait lui aussi contre la peine de mort. J’ai écouté les arguments de Robert Badinter et de quelques autres qui ont abouti à la suppression de cette sanction de notre droit pénal par la loi du 9 octobre 1981. Aucun ne m’a converti et mon émotion face aux récits bien présentés sur des cas exceptionnels pour convaincre de la nécessité de cette abolition se sont vite estompés face aux abominations que la France subit depuis de trop nombreuses années.

Les arguments avancés demeurent identiques. Ils sont simples à percevoir. Un pays civilisé ne peut pratiquer ce supplice. Le doute peut toujours subsister sur la culpabilité. L’amendement d’un assassin est toujours possible. Un moment de folie ne préjuge pas du caractère. La peine de mort n’est pas dissuasive. L’humanisme repose sur le respect de la vie…

Dans un de mes billets j’avais déjà évoqué ce sujet et manifesté mon incompréhension, ce qui m’avait valu, en retour, un message d’insultes d’un de mes correspondants, sans nul doute très ancré dans son idéologie. Un sectaire probablement. Il n’admettait pas que je ne glorifie pas Badinter. J’écrivais, alors, que nos politiques se montraient incohérents. Ils légiféraient sur l’avortement, puis l’introduisaient dans la constitution. Notre loi fondamentale, chargée pourtant de protéger et de structurer la Nation, prévoyait ainsi d’arrêter la vie. Nos législateurs poursuivant sur leur erre, envisageaient le suicide assisté, notamment pour les personnes handicapées et souffrantes. Ils ne prévoyaient que sous la pression, d’évoquer les soins palliatifs. Certains, parmi les plus médiatisés, sans le moindre sens moral et récusant le simple fait que le vieillissement les atteindrait eux aussi, proposaient même l’euthanasie pour équilibrer le régime des retraites! J’ignore s’ils ont des parents âgés et des grands-parents…

Toutefois, unanimement, ces mandatés du peuple refusaient l’exécution des pires criminels. Je voyais là une contradiction fondamentale; quelque chose d’illogique. Notre société tuait des innocents, achevait ses Anciens et ses malades, et protégeait les violeurs, les égorgeurs, les semeurs de malheur, les trafiquants de drogues et les terroristes surtout musulmans. Les faits sont indubitables, nous subissons, sous de fallacieux prétextes, une inversion des valeurs sur lesquelles repose la civilisation.

Dans un tel environnement idéologique, il n’est d’ailleurs nullement étonnant que les jeunes couples ne fassent plus d’enfants et que notre société souffre de l’ensauvagement de groupes qui lui sont hostiles et étrangers. Eux n’hésitent pas à tuer.

Ce rejet de la sanction ultime, s’inscrit dans une continuité idéologique. Il se trouve en absolue conformité avec l’engagement partisan d’une partie de l’autorité judiciaire, mais aussi avec le déversement de repentance et de culpabilisation, avec la condamnation de l’histoire, le déni du patriotisme et de la nation. S’ajoutent, comme justification à cet abandon de ce marqueur de la force de l’État, le souhait de fondre la France dans une masse européenne soumise et l’obéissance à des règles supranationales, y compris dans le domaine du Droit de la personne. Tant que nous accepterons cette dépendance, il sera impossible de revenir sur ces règles. et de légiférer selon les intérêts de la France.

Tout cela est, en vérité, complété par le laisser-faire migratoire, rendant craintifs nos gouvernants. C’est aussi une conséquence du renoncement à l’affirmation de l’identité du pays, à l’indigence éducationnelle et à la faiblesse morale voire intellectuelle de ceux qui nous dirigent. L’ensemble participe à ce mouvement de décadence que les Français ressentent. Deux mots peuvent résumer cette situation créée par nos politiques et intellectuels: lâcheté et trahison du peuple français.

Face aux horreurs que la France a subies et qu’elle subit toujours que valent ces arguments autant lénifiants que malhonnêtes?

Se réfugier derrière une philosophie mettant en avant l’humain est une absurdité face au déversement d’inhumanité que nous connaissons. Comment peut-on accepter de banalement condamner à une peine de prison aussi longue soit-elle, éventuellement assortie de l’incompressibilité, les plus odieux et dangereux criminels?Quelques-uns, parmi les plus sauvages, bénéficieront de l’excuse de minorité alors que leur dérive mentale est bien établie. Nous savons que le système offre des réductions de peine et qu’une fois libérés, ces barbares souvent récidiveront et constitueront toujours une menace. Comment peut-on admettre que les chefs des mafias de la drogue, semeurs de morts lentes ou violentes, ou les terroristes notamment islamistes, continuent à diriger leurs ténébreux réseaux à partir des centres pénitentiaires? aucune réforme du système aussi sophistiquée soit-elle, ne les empêchera de poursuivre leur existence criminelle. Certains iront même, très provisoirement, dans des établissements psychiatriques. Ils auront su influencer des médecins inaptes, malgré leur formation, à comprendre les ressorts de cultures étrangères et, en particulier, les fondements profondément violents d’une religion si éloignée de notre civilisation. Ou encore ils regarderont l’infime perspective d’évolution positive d’un criminel et le mettront en établissement de soin pour une période menant inéluctablement à son retour dans la société.

Comment peut-on oser imposer aux contribuables de loger, blanchir, nourrir, distraire et soigner ces rebuts de l’humanité et laisser persister de telles menaces sur leur vie? En substance le contribuable paie pour continuer à être en danger…

Louise, petite fille innocente a été poignardée par un garçon incontrôlé tout comme Philippine. Nicolas, Thomas, Killian…Inutile d’énumérer tous les morts que ces tueurs ont pu faire soit par rage, soit par mépris de la vie des autres, soit encore par idéologie religieuse. Ce serait trop long. Nous gardons en tête tous les attentats et les atrocités que notre peuple a subis. Ceux de ces tueurs qui ne sont pas morts à la suite de leur crime dans une action policière légitime, vivront et passeront quelques années en prison où ils bénéficieront d’un environnement protecteur. Ils sauront en profiter.

Le rétablissement de la peine de mort serait à même de grandement rassurer une population victime d’une insécurité qui croît en parallèle avec un déferlement migratoire, encouragé par la béance de nos frontières. Je rappelle que, selon un sondage de 2024, 55% des Français tous bords confondus et près de 80% des électeurs de Droite y sont favorables. Ils sont sans nul doute plus nombreux aujourd’hui. Si nous croyons ce qui est constant dans les constitutions de nos républiques, le peuple est souverain. Il doit être servi et obéi. L’adage ancien dit bien vox populi, vox Dei. Alors que la voix du peuple, qui serait celle de Dieu, s’applique .

Mais au delà de la protection qu’elle offrirait, une telle décision prouverait, aux yeux de tous,la volonté des autorités nationales, jusqu’ici flageolante, de rétablir la puissance d’un État aujourd’hui dépendant, outragé et ridiculisé. En outre elle rappellerait à l’autorité judiciaire la gradation des culpabilités et la nécessaire correspondance des peines à la nature des fautes et des crimes.

Il s’agirait ainsi de contribuer à la restauration de la sécurité de notre société et au retour du respect dû à l’État qui, je le rappelle, n’est que l’expression administrative et organisée de la France.

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13 commentaires

  1. Vous le dites très bien : voila un sujet délicat et important. Il est toujours délicat de condamner une personne à mort dans la mesure où cela est irréversible. Par contre, en lisant les compte-rendus des crimes récents les plus sordides, j’ai souvent remarquer que les meurtriers étaient des récidivistes. Dans ce cas, il serait important de prendre des mesures à la hauteur des enjeux. Quelqu’un qui s’obstine dans le crime n’a plus rien d’humain et reconnaît lui-même qu’il mérite la mort !

  2. Le CEC évoque la peine de mort, chacun peut consulter les quelques articles qui lui sont consacrés.
    L’Eglise toujours prudente (foi et raison sont indissociables) donne les raisons poussant à supprimer cette peine. En substance, les sociétés évoluées (pour faire court) sont assez puissantes et organisées pour assurer la sécurité de leurs citoyens sans y avoir recours.
    Je laisse les lecteurs apprécier si cette prémisse est toujours assurée. Concernant la position des dirigeants actuels de l’Eglise Catholique, les révélations récentes de l’influence de l’USAID apportent un éclairage troublant.

    • Le CEC dans sa première édition (1983) est très mesuré. Il ne proscrit pas la peine de mort mais demande à ce qu’elle soit limitée aux cas extrêmes et souhaite qu’un jour elle devienne inutile. Il semble hélas qu’il y aura toujours une part de violence et de mal dans l’être humain.

  3. La prison rend encore plus fou, les plus dangereux soit ils restent a vie en prison soit on les condamne a mort.

  4. Je pense qu’il y a deux questions à se poser :
    Premièrement : y a-t-il des crimes si grands qu’ils méritent la peine de mort ? Peut-il être juste de condamner à mort ?
    Deuxièmement : y a-t-il une institution humaine qui puisse légitimement se donner le droit de condamner un homme à mort ? Sachant quand même que c’est Dieu le maître de la vie et de la mort et que, si on peut remettre en liberté un détenu, on ne peut pas ressusciter un exécuté.

    Si on répond oui à ces deux questions, alors on peut être pour la peine de mort. Je n’ai pas de peine à répondre oui à la première question, mais pour la deuxième, j’ai plus de mal.

    • Réponse à votre deuxième question : Oui, la Justice, avec retour à l’envoyeur pour vice caché ; Dieu saura quoi faire. Une société saine a le devoir de maintenir une certaine prophylaxie dans le corps social (et les détenus devraient assumer leur frais de prison par des tâches d’intérêt général, comme le débroussaillage).

      Il y aurait une troisième question : Comment appliquer la peine de mort? Guillotine, pendaison, fusillade, gaz létal, injection, électrocution, ciguë? Devraient-ils avoir le choix? Peine appliquée à leur su ou à leur insu? Quoi qu’il en soit, leurs crimes justifient leur peine. Après tout, la mort est une expérience qu’il nous faudra tous vivre. Mieux vaut tard que jamais?

  5. Je n’ai pas lu “La ligne verte” comme un plaidoyer contre la peine de mort.

    Coffey condamne le mauvais maton à la folie et à l’hôpital psychiatrique et lui fait tuer l’homme qui a réellement donner la mort aux deux jumelles qu’il n’a pas pu sauver, qu’il est accusé d’avoir tuer.
    Et il choisi librement la mort.

    Donc, pas de peine de mort par la société mais par justice personnelle, et euthanasie?

  6. Bien évidemment la société a le devoir de mettre hors d’état de nuire ceux qui se placent eux-même en dessous de l’animal. Ils résuciteront pour le ciel ou pour l’enfer, Dieu jugera.(L’argument de l’erreur judiciaire ne tient plus avec l’ADN.)

  7. Enfin un général clairvoyant!

  8. Tous crimes qui enlève la vie ou détruit une âme doit être punis
    On ne peu pas chercher là meilleure peine mais celle qui protéger la société d’individus dangereux, de criminels

  9. Je suis toujours et de plus en plus contre la peine de mort.

    Un ou deux cas toutes les décennies n’a jamais servi à rien ni fait peur à personne… Ah si, pendant la Révolution ! Et je remercie Dieu de n’avoir point vécu à cette époque là ! Ne parlons pas non plus de des guerres mondiales, du communisme, …

    Ah si ! Un certain Paul de Tarse aurait bien mérité la peine de mort : On sait ce qu’il devint.

    A part ça, si on contrôlait nos frontières, si on appliquait la loi et les peines encourues, les racailles ne se retrouveraient pas dans les rue …

  10. Même avec les moyens scientifiques mis aux services des enquêtes pour élucider et confondre les criminels, il restera toujours un risque de condamner un innocent.
    Le problème avec l’abolition de la peine de mort est que le système judiciaire avec tout ce qu’il draine en terme de justice et de sanctions s’est délité et a propagé ,non seulement un sentiment d’impunité mais aussi une réelle impunité dans toute l’échelle des délits et crimes.
    Sans compter l’incidence et le non-sens d’abolir la peine de mort pour d’abominables criminels et de dépénaliser le crime de tuer des innocents dans le sein de leur mère en même temps.
    L’instruction civique et morale de l’école de Jules Ferry en a pris un sacré coup derrière les oreilles!

  11. Le général Henri Roure montre l’incohérence des législateurs qui acceptent de tuer des innocents (avortement, suicide assisté, euthanasie) et refusent de tuer des coupables (meurtriers de toutes sortes).
    Mais au lieu de dire : “Puisqu’on tue des innocents, alors on doit tuer des coupables”, on pourrait dire : “Puisqu’on ne tue pas des coupables, alors on ne doit pas tuer des innocents”.
    Car la priorité des priorités, c’est l’abrogation de la loi sur l’avortement. Ensuite, toute la société redeviendra juste.

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