Jacques Bichot, économiste spécialisé dans les questions familiales, répond à Famille chrétienne à propos de la politique familiale de Nicolas Sarkozy, suite aux récents discours pro-famille du candidat :
"On ne peut qu’être d’accord avec son discours : la famille est en effet, par excellence, le lieu où l’on transmet les valeurs. Mais quant à être en accord avec la politique de la majorité… Le gouvernement a gelé les prestations familiales, ou plus précisément le mécanisme d’indexation de ces prestations. Les allocations familiales, la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), l’allocation de rentrée scolaire (ARS), pour ne parler que d’elles, ne suivent plus le coût de la vie.
Le problème, c’est qu’il manque, dans la majorité actuelle, une réflexion d’ensemble sur une réforme d’envergure qu’il conviendrait de faire. Le projet de TVA sociale de Nicolas Sarkozy, s’il était adopté, aboutirait à une baisse des cotisations familiales, mais à une plus forte taxation des produits à la consommation. C’est le résultat d’un lobbying efficace du patronat français. Qu’est-ce qui est en cause ? La compétitivité des entreprises, qu’il s’agit de favoriser en allégeant le coût des salaires pour les entreprises. Il y a deux manières de procéder : celle des Allemands qui, après négociation avec les représentants des travailleurs, ont décidé de modérer leurs salaires ; et celle des entreprises françaises qui préfèrent jouer sur les charges patronales : elles ont obtenu que l’État impose des sacrifices aux familles, plutôt que de négocier une modération salariale… […]"