Imaginez que cela se passe dans la Hongrie de Orban ou dans la Russie de Poutine…
Après avoir connu une purge et une mise sous tutelle des médias publics en fin d’année dernière, la Pologne voit le principal parti d’opposition, le PiS (parti Droit et Justice), au pouvoir jusqu’en décembre 2023, privé d’une grande partie de ses sources de financement public par une décision de la Commission électorale nationale.
« Avec cette décision, le PiS va apprendre la véritable signification des mots “loi” et “justice” », a déclaré sur un ton menaçant Donald Tusk, le président du Conseil des ministres de Pologne, après l’annonce de la décision de la PKW (Państwowa Komisja Wyborcza), le principal organe de régulation de la vie politique polonaise.
Précisément, celui qui est aussi président de la Plate-forme civique répondait à son prédécesseur, Mateusz Morawiecki, lui aussi à la tête du gouvernement polonais entre 2017 et 2023, qui dénonçait le monopole du pouvoir exercé par la majorité, l’accusant au passage de vouloir détruire la démocratie. La décision de la PKW, dont la majorité des membres sont élus par le Parlement, s’inscrit selon Morawiecki « dans le cadre du jeu politique du gouvernement actuel, qui consiste à se venger et à marginaliser l’opposition ».
Jeudi 29 août, celle-ci avait, en effet, accusé le principal parti d’opposition d’avoir dépassé le plafond de dépenses autorisées dans le cadre des législatives de l’année dernière et d’avoir puisé dans les comptes publics, moyennant quoi la PKW, dont sept des neuf membres sont élus par la Diète et reflètent sa composition, avait décidé de rejeter le rapport du comité électoral du PiS et de raboter de 13,3 millions d’euros (soit 57 millions de zlotys, la monnaie polonaise) les sommes d’argent public lui étant destinées.